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La maîtrise des prestations complémentaires, un casse-tête à 5 milliards

Prestations complémentaires: les enjeux avec Linda Bourget
Prestations complémentaires: les enjeux avec Linda Bourget / 19h30 / 1 min. / le 14 mars 2018
Comment freiner l'explosion des dépenses des prestations complémentaires alors que le vieillissement de la population alourdit constamment la facture? Le Conseil national, qui a empoigné mercredi le dossier, exige des économies.

L'assurance invalidité (AI) ou l'assurance vieillesse (AVS) ne suffisent parfois pas à garantir le minimum vital. Les personnes concernées peuvent alors solliciter auprès de l'Etat un soutien financier, appelé prestations complémentaires (PC), afin de vivre dignement.

Problème: les dépenses des prestations complémentaires n'ont cessé de croître ces dernières décennies. Elles ont plus que doublé depuis 2000, pour atteindre à la fin 2016 près de 5 milliards de francs. Selon les prévisions du Conseil fédéral, la facture devrait frôler les 7 milliards en 2030.

Vieillissement de la population

La hausse des dépenses s'explique notamment par la constante augmentation du nombre de bénéficiaires. Ceux-ci sont passés de 202'700 à 318'600 personnes entre 2000 et 2016.

La croissance du nombre de bénéficiaires est liée à la croissance démographique, mais aussi au vieillissement de la population et la hausse du nombre de personnes résidant en EMS, qui pèsent sur les coûts des PC. En effet, les pensionnaires d'EMS font souvent appel à ces aides pour payer ces établissements, où les séjours s'avèrent onéreux.

Fin 2016, un retraité sur huit (12,5%) en recevait afin de couvrir ses besoins vitaux.

Retarder l'entrée en EMS

Dans ce contexte, le Conseil fédéral a proposé fin 2016 une réforme visant à optimiser le système, tout en maintenant le niveau des prestations. Parmi ses mesures phares, le gouvernement veut limiter les possibilités de retirer son 2e pilier sous forme de capital, baisser le niveau de fortune à partir duquel on peut obtenir des PC et retarder l'entrée en établissement médico-social (EMS) en augmentant les aides pour le logement.

>> Voir le reportage du 19h30 :

Prestations complémentaires: logements protégés multipliés
Prestations complémentaires: logements protégés multipliés / 19h30 / 2 min. / le 14 mars 2018

Le Conseil national, qui a empoigné mercredi la révision de la loi, exige davantage d'économies et veut que l'accès aux PC soit plus difficile. Il a notamment décidé de diminuer les montants pour les enfants en bas âge et dès le deuxième enfant.

Les aides aux frais de logement seront elles aussi légèrement revues. A la différence du Conseil des Etats, les conseillers nationaux ont toutefois décidé que seules les personnes vivant en ville devraient voir l'aide revalorisée.

Mais comme le Conseil fédéral, le National souhaite mieux soutenir les personnes vivant en logement protégé afin de retarder leur transfert en EMS.

Valentin Tombez

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Taux élevés en Suisse romande

Les Romands dépendent en moyenne davantage des prestations complémentaires (PC) que les Alémaniques. Dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura, plus d'un rentier sur cinq en reçoit. Seuls le Tessin et Bâle-Ville affichent des taux plus élevés.

Exception romande, le Valais se trouve parmi les cantons enregistrant l'un des taux les plus bas du pays, avec 11,3% de rentiers touchant des PC.

>> Part des rentiers touchant des PC par canton fin 2016 (en %):
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