"La confiance du public à l'égard de CarPostal et plus généralement de La Poste a beaucoup souffert. Les tricheries révélées nous font plutôt penser aux élites du tiers-monde qu'à une entreprise étroitement liée à la Confédération", a déclaré Regula Rytz (Verts/BE). Il est urgent de rétablir la confiance dans le service public.
Beaucoup d'orateurs, tous partis confondus, se sont étonnés qu'il ait fallu attendre février 2018 pour rendre public des dysfonctionnements connus et dénoncés depuis 2012. Qu'ont fait les organes de contrôle de la Confédération, des cantons et le Contrôle fédéral des finances pendant tout ce temps, s'est demandé Ulrich Giezendanner (UDC/AG).
Quel service public?
Pour la droite, le scandale CarPostal révèle un malaise plus profond qui s'applique à toutes les entreprises publiques. Celles-ci ne doivent pas faire de bénéfice, mais sont quand même tenues de libérer des fonds pour leurs investissements, a relevé Hugues Hiltpold (PLR/GE).
Cela induit une concurrence déloyale pour le secteur privé. Le Genevois ne veut pas d'une privatisation à tout-va, mais souhaite plus de liberté entrepreneuriale. Des conditions équitables doivent être appliquées aux acteurs publics et privés.
Les socialistes se montrent tout aussi scandalisés par les tricheries de CarPostal. Mais ils en imputent les causes à la course au profit imposée au géant jaune, selon Mathias Reynard (PS/VS). De fait, l'entreprise rapporte chaque année 200 millions de francs de dividende à la Confédération.
Le Parlement a son mot à dire
Sous le feu des critiques, Doris Leuthard a tenté de rassurer. Les erreurs seront sanctionnées. Plusieurs enquêtes sont en cours: Fedpol, La Poste, le Contrôle fédéral des finances et la Task force de son département y travaillent.
Elle a toutefois rappelé que le Parlement dispose aussi d'instruments de pilotage et qu'il peut intervenir sur les objectifs stratégiques. Jusqu'à présent les rapports des commissions de gestion concluaient que les activités de CarPostal donnaient satisfaction.
ats/ebz