Les exploitants de barrages veulent réduire et flexibiliser la taxe qu'ils doivent payer aux communes de montagne pour l'utilisation de l'eau. Ils souhaitent la faire baisser temporairement dès 2020, de 110 francs à 80 francs par kilowatt théorique, puis changer le mode de calcul avec une part fixe et une part variable en fonction du prix du marché.
Mais ces mêmes mesures, proposées en juin dernier par le Conseil fédéral, avaient suscité de vives critiques, notamment dans les régions de montagne. Balayées en consultation, elles sont donc relancées aujourd'hui par les milieux de l'économie et les entreprises électriques. Le but est d'influencer les réflexions en cours de la conseillère fédérale en charge de ce domaine, Doris Leuthard, qui doit présenter son projet avant la fin de l'année.
Payer en fonction des prix du marché
"Aujourd'hui, on doit payer une redevance fixe. Mais comment les bourses, comment les prix du marché fonctionnent-ils?" s'interroge le directeur de l'Association des entreprises électriques suisses Michael Frank. "Si les prix sont très, très bas comme maintenant, on doit payer une redevance fixe très élevée."
Avec une redevance plus flexible, les exploitants de barrage paieraient moins quand les prix sur le marché sont bas - et peut-être bien davantage qu'aujourd'hui quand les prix augmentent.
Assurer un avenir aux régions alpines
Et Renate Amstutz, directrice de l'Union des villes suisses, estime que ce mécanisme devrait séduire les régions de montagne. "Je suis sûre qu'une énergie hydraulique capable de tenir le coup sur le marché, c'est quelque chose qui assure aussi une situation économique favorable aux communes et aux cantons de montagne. Cela garantit des places de travail et assure la redevance pour le futur."
Mais ces arguments laissent pour l'heure les cantons alpins indifférents. Pour eux, une baisse de la redevance hydraulique ne serait envisageable que dans le cadre des futurs débats sur l'avenir du marché de l'électricité en Suisse.
Marc Menichini/oang