Le ministre de l'Economie a invité jeudi un groupe de parlementaires pour un déjeuner. Si les agriculteurs n'étaient pas directement conviés, le président de l'Union suisse des paysans (USP) Markus Ritter les a représentés à la réunion informelle.
Au coeur du désaccord entre Johann Schneider-Ammann, chargé des questions agricoles, et les paysans, se trouve la nouvelle politique agricole PA 2022+, qui promeut davantage le libre-échange.
Accords de libre-échange en question
D'un côté, les paysans craignent une concurrence venue de l'étranger et la fin de certaines protections douanières qui feraient baisser les prix.
Ils demandent à être associés en amont aux discussions pour fixer leurs lignes rouges en matière de libre-échange, en particulier dans le cadre de l'accord entre l'AELE, dont fait partie la Suisse, et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Les paysans craignent une arrivée massive de viande de boeuf argentine et de poulet brésilien dans les assiettes suisses. A ce titre, ils avaient boycotté le sommet Mercosur fin février.
Le département de l'Economie, qui doit encore négocier avec le Mercosur, évoque un "apaisement" après la rencontre de jeudi. Les paysans, eux, sont, semble-t-il, encore loin d'approuver la stratégie agricole de leur ministre.
"Prêts à négocier"
"Au niveau de l'USP, nous avons demandé en décembre une entrevue en bilatérale avec notre ministre pour la recherche d'un consensus, mais nous n'avons toujours pas de date agendée", a regretté Jacques Bourgeois, directeur de l'USP.
Le conseiller national PLR a également indiqué que les paysans étaient "prêts à négocier" sur le traité Mercosur, en introduisant par exemple des quotas d'importation concernant les aliments "sensibles" (viandes de boeuf et de poulet, céréales, oléagineux).
Alexandra Richard/kkub