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L'auto-test de dépistage du VIH inquiète des parlementaires médecins

Un auto-test de dépistage du VIH, ici de la marque Oraquick. [AFP - Voisin/Phanie]
L'auto-test de dépistage du VIH inquiète des parlementaires médecins / La Matinale / 2 min. / le 19 mars 2018
Le dépistage du VIH à faire soi-même, un test qui devrait être autorisé en Suisse dès cet été, suscite des inquiétudes. Les parlementaires médecins ont interpellé le Conseil fédéral pour le mettre en garde.

Acheter un test de dépistage du VIH en pharmacie, le ramener chez soi, le passer et découvrir un résultat positif, seul: cette situation présente trop de dangers, pour la conseillère nationale et médecin Yvette Estermann (UDC/LU), qui voudrait empêcher la vente libre de ces tests.

"Que se passe-t-il si c'est un faux positif et que ces gens sont seuls, à la maison, sans personne pour leur dire qu'ils doivent faire un autre test chez un médecin par exemple? Ils peuvent avoir une réaction émotionnelle, tenter de se suicider. Une seule personne qui passe à l'acte, c'est une personne de trop", estime Yvette Estermann.

Utile à un certain type de population

La préoccupation est partagée par le médecin et conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU), qui ne va toutefois pas jusqu'à demander l'interdiction de ces tests, car ils pourraient être utiles à certaines personnes.

"On peut imaginer une autre catégorie de patients, des gens qui décident de prendre des risques, et qui font des tests de manière répétée. On serait là dans une situation où des gens acceptent de vivre dangereusement mais veulent être responsables, se contrôler. Peut-être que pour ces personnes-là, c'est une solution."

Mais comment faire la différence entre les gens aptes à faire le test seuls ou ceux qui ne le sont pas? Alors que la question reste ouverte, Swissmedic va rendre sa décision d'ici cet été. La solution pourrait être de faire figurer sur l'emballage un numéro de téléphone en cas de nécessité.

Muriel Ballaman/kkub

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