"Notre conviction l'a finalement
emporté". CEO depuis une année de SwissUp, Madeleine von Holzen,
contrairement à la plupart des responsables de sites en Suisse, ne
sombre pas dans le pessimisme.
Au contraire, cette ancienne responsable de la rubrique économique
du Téléjournal de la TSR (1997-2000) a toujours voulu croire dans
la bonne étoile du projet SwissUp, même lors de l'éclatement de la
bulle spéculative, même lorsque certains investisseurs ont émis des
doutes quand à la viabilité du projet.
Au printemps de cette année, alors que la plupart des sites à
travers le monde cherchaient de nouveaux moyens de financement,
Madeleine von Holzen parvenait à boucler son tour de table. Avec un
budget de 1 million par année pour deux ans, elle pouvait enfin
constituer son équipe et définir dans le détail les axes de
développement du site.
"Au départ, nous désirions offrir aux internautes une plate-forme
d'échange au sujet de la création d'entreprises", explique
Madeleine Von Holzen. "Puis, au fil des mois, nous avons affiné
notre projet pour le centrer sur la thématique de l'éducation et de
la formation. Nos deux objectifs sont désormais clairs: susciter le
débat sur la formation et offrir des outils pratiques de
comparaison aux personnes qui s'intéressent à ce thème".
Outil de comparaison entre hautes écoles: une première en
Suisse
Pour atteindre ses objectifs, SwissUp mise sur deux piliers: un
contenu de qualité et un outil de 'ranking' (outil de comparaison)
totalement novateur pour la Suisse.
Outre trois rubriques (At School, At Work et People) qui sont
actualisées chaque jour par l'équipe de base en poste à Genève
(cinq personnes) et un vaste réseau de correspondants des deux
côtés de la Sarine, le site offre également des forums et des liens
relatifs au thème de la formation.
"Le contenu devrait faire la différence", selon la directrice de
SwissUp. "Avec des dossiers surprenants ou utiles, il ne faudra pas
être forcément dans un processus de formation pour s'intéresser à
notre site."
Pour son lancement, SwissUp propose notamment une interview de
Charles Kleiber, secrétaire d'Etat à la recherche et à la science,
un mot d'humeur de Jacques Pilet et un article sur le retour en
force du costume-cravate.
Cette nouvelle société compte également sur son outil de
comparaison pour créer sa niche.
Elle a établi en première suisse une comparaison entre hautes
écoles. L'objectif est de stimuler le débat, de manière critique et
analytique, relève Madeleine von Holzen.
Pour cinq critères principaux (satisfaction des étudiants,
attractivité, taux d'encadrement, durée des études et efficience ou
taux de réussite), il est possible de comparer les performances des
douze principales institutions de Suisse (sans les HES) dans six
domaines d'études différents représentant 26 formations.
Les notes ont été établies sur la base de trois sources: un
sondage réalisé au printemps dernier auprès de 1200 étudiants de
tout le pays, les données administratives des écoles et des
chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
La matière grise, unique ressource de la Suisse
Société privée et indépendante financée
par des entreprises telles que Novartis, Nestlé ou Publigroupe,
SwissUp est née d'une idée du président de Logitech, Daniel
Borel.
"Au cours de ses études aux Etats-Unis, Daniel Borel a pu
constater à quel point une formation de qualité était un capital
important pour la Suisse, pays dont la matière grise est l'unique
ressource", a encore expliqué Madeleine von Holzen.
Le site entend par ailleurs favoriser les échanges académiques
au-delà des frontières.
Mais en attendant, SwissUp devra se créer un public et, surtout,
le conserver, ce qui est moins évident.
Et par la suite, il s'agira également de trouver des sources de
revenus possibles autres que le sponsoring.
Sur ce point, Madeleine von Holzen ne veut pas encore se
prononcer: "Nous pourrions revendre du contenu ou organiser des
séminaires et des conférences, par exemple. Nous n'en sommes
toutefois pas encore là".
PB