Graines, céréales et fruits rouges sur un lit de yoghourt nature pour sa version sucrée. Toasts à l'avocat pour sa version salée. Il suffit de taper "breakfast" dans la barre de recherche d'Instagram pour voir surgir des photos alléchantes de ces petits-déjeuners à la mode.
Ces régimes alimentaires se sont propagés et ont modifié le panier de courses d'un nombre conséquent de Suisses, comme le montrent les statistiques des douanes.
Trois fois plus d'avocats en 10 ans
Omniprésent et élevé au rang de "fruit tendance", l'avocat se multiplie sur les étals des supermarchés, indépendamment des polémiques sur son impact écologique (1000 litres d'eau sont nécessaires pour en faire pousser un kilo).
Pour preuve, moins de 5000 tonnes d'avocats avaient été importées en Suisse en 2007. Dix ans après, ce sont près de 15'000 tonnes qui ont franchi la frontière, en provenance majoritairement du Pérou et du Chili.
D'autres fruits exotiques ont convaincu les consommateurs suisses. Les importations de mangues, de goyaves ou de pastèques ont ainsi bondi de plus de 150% depuis 2007. Les quantités de papayes, citrons et limes ont quant à elles augmenté de 50%.
+ 1350% de myrtilles étrangères
L'augmentation la plus vertigineuse reste celle des fruits rouges hors de la saison où la production suisses est disponible.
Si les fraises étrangères importées entre septembre et mai - soit hors-saison en Suisse - ont augmenté de 30% en dix ans, la croissance a été de plus de 630% pour les framboises, de 700% pour les mûres et de plus de 1350% pour les myrtilles.
Les différentes noix et graines oléagineuses, très prisées dans les régimes moins carnés, ont également connu une importante croissance d'importation. Les noix de cajou (+180%) ont ainsi rattrapé les noix communes importées. Dans des volumes moins importants, les noix de macadamia (+80%) et celles du Brésil (+250%) ont connu une forte augmentation.
Parmi les autres stars actuelles des cuisines, les patates douces (+672%) et le gingembre (+150%) ont également connu une augmentation notable.
Haut et bas du quinoa
Les statistiques montrent aussi l'essoufflement de certains produits autrefois encensés. Si les importations de quinoa, plante encore quasi-inconnue sous nos latitudes il y a une décennie, ont augmenté de 430% entre 2012 et 2016, passant de 360 tonnes à près de 1200, elles viennent de chuter de près de 30% en 2017.
Marc Renfer