La cour avait conclu en 2017 que les ressortissants érythréens déboutés qui avaient effectué leur service obligatoire dans leur pays ne devaient pas s'attendre à être reconvoqués par l'armée ou punis à leur retour. Le TAF estimait donc qu'un retour en Erythrée "ne peut pas être considéré d'une manière générale comme inexigible".
Ce jugement a désormais des conséquences d'asile vis-à-vis des ressortissants érythréens en Suisse.
Cas traités individuellement
Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) examine les dossiers de 3200 des 9400 réfugiés érythréens admis à titre provisoire. "Le SEM a ainsi l'intention de lever l'admission provisoire et d'ordonner l'exécution du renvoi", stipulent les lettres envoyées aux concernés.
Le porte-parole du SEM Martin Reichlin a confirmé mercredi une information en ce sens de l'émission Rundschau de la SRF. Il souligne que les personnes concernées ont le droit à être entendues. Chaque cas est traité individuellement.
ats/pym
Conditions durcies
Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d'aucun Erythréen dans son pays d'origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n'existe pas d'accord de réadmission.
En février 2017, le TAF avait déjà durci les conditions d'admission des réfugiés érythréens. Il avait considéré qu'ils ne peuvent plus être reconnus comme réfugiés par la Suisse pour le seul motif d'avoir quitté leur pays illégalement.