Hervé Falciani avait été condamné par le Tribunal pénal fédéral, en automne 2015, à cinq ans de prison ferme pour espionnage économique. L'ancien employé de HSBC avait soustrait et livré des données bancaires à des autorités fiscales étrangères.
Selon le communiqué diffusé mercredi soir par la police espagnole, le ressortissant franco-italien faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis le 19 mars dernier, en vue d'une extradition exigée par la Suisse.
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Mais la version fournie par Berne est différente. L'Office fédéral de la justice (OFJ) explique avoir diffusé uniquement une demande de recherche internationale le 3 mai 2017, sur demande de la justice genevoise en charge de l'exécution de la peine infligée à Hervé Falciani. L'OFJ ajoute avoir pris connaissance de l'arrestation de l'ex-informaticien mercredi soir et précise enfin qu'il va "transmettre au plus vite une demande d'extradition formelle".
L'objectif de la justice suisse est qu'Hervé Falciani purge sa peine. Ce dernier n'avait pas assisté à son procès à Bellinzone, mais n'avait pas fait recours contre le verdict. Il n'a pas pu être incarcéré depuis. La Suisse est donc intervenue pour que l'ancien employé d'HSBC soit interpellé.
Libération sous contrôle
Après son arrestation mercredi à Madrid, Hervé Falciani a été libéré jeudi dans l'attente de l'examen de son mandat d'arrêt, a indiqué l'AFP.
Condamné à cinq ans de prison pour espionnage économique, Hervé Falciani a dû remettre son passeport et s'est vu interdire de quitter l'Espagne. Il devra se présenter une fois par semaine devant un tribunal.
La Suisse doit maintenant motiver sa demande
La Suisse devra dire pour quels délits elle souhaite que l'Espagne lui livre l'ex-informaticien. L’Espagne avait refusé en 2013 une première demande helvétique contre le lanceur d’alerte pour violation du secret bancaire, un délit qui n’existe pas dans le code pénal espagnol. Entretemps, Hervé Falciani a été condamné en Suisse, mais uniquement pour espionnage économique. La question est donc de savoir si la Suisse motivera sa demande d'extradition pour des délits reconnus en Espagne.
Pietro Bugnon/oang