La direction de l'Usam défendra sa position lors de sa prochaine assemblée alors qu'Economiesuisse, de son côté, soutient le référendum opposé à cette loi.
Au coeur des divergences des deux principales faîtières des entreprises suisses se trouve le principe de liberté de marché. L'Usam soutient la nouvelle loi au nom des petits commerçants qui proposent cartes à gratter ou machines à sous à leurs clients. Il s'agit de sources de revenus non négligeables, menacées par le référendum contre cette loi, estime la direction de l'union.
Une mesure "qui créerait un dangereux précédent"
Mais cet argument ne convainc pas Economiesuisse, qui critique la possibilité offerte par cette loi de bloquer des sites internet de jeux étrangers. Pour Carmelo Lagana, du bureau romand de la faîtière des grandes entreprises, Il s'agit d'une mesure antilibérale qui créerait un dangereux précédent: "On a plusieurs start-ups suisses à vocation internationale qui pourraient voir d'un jour à l'autre leurs activités bloquées pour des raisons économiques ou suite à un dommage collatéral dû à un sur-blocage d'internet en raison de cette législation", explique-t-il.
Nécessité de mesures pour protéger les joueurs
Président de la Fédération suisse des casinos, Beat Vonlanthen juge irresponsable de vouloir se baser sur ce principe du libéralisme. "L'Etat doit pouvoir prendre des mesures pour protéger les joueurs et avoir l'argent pour la cause publique", défend-t-il. "On ne peut pas vraiment dire que les jeux d'argent sont un bien comme par exemple des vêtements ou autres."
Le secteur suisse des jeux d'argent a le sentiment d'avoir été lâché par un partenaire historique. La direction d'Economiesuisse leur rétorque qu'elle veut éviter toute entrave à la liberté des affaires, tout en précisant qu'elle ne financera pas la campagne des référendaires.
Marc Menichini/oang