La maîtrise des coûts de la santé sera à coup sûr l'un des thèmes forts de la campagne pour les prochaines élections fédérales, qui auront lieu en octobre 2019. Plusieurs initiatives sur ce thème ont été lancées ou sont sur le point de l'être. La dernière proposition en date est celle des démocrates-chrétiens.
Lutter contre les "incitations négatives"
Avec son initiative, le PDC souhaite introduire dans l'assurance maladie un système qui fonctionnerait de manière similaire au frein à l'endettement, qui a fait ses preuves pour maîtriser les finances fédérales. Pour lui, cette solution permettrait d'"éliminer les incitations négatives du système de santé", qui poussent à une "surmédication" ou à des "thérapies excessives".
L'idée est, en substance, de demander au Conseil fédéral de prendre des mesures pour limiter les coûts de la santé lorsque ceux-ci augmentent plus fortement - en moyenne annuelle et par assuré - qu'un certain index directement lié à la hausse des salaires nominaux.
L'initiative précise que la Confédération, les cantons, les assureurs ainsi que les prestataires de soins devront conjointement trouver des mesures pour que l'augmentation des coûts évolue "dans une même mesure que l'économie globale et les salaires moyens".
Droite et gauche peu convaincues
Le texte prévoit en outre une disposition transitoire qui permettrait à la Confédération et aux cantons de prendre des mesures unilatérales. Il fixe néanmoins deux conditions: les partenaires tarifaires n'ont pas réussi à se mettre d'accord deux ans après l'adoption de l'initiative et la hausse des coûts dépasse de 20% celle des salaires.
Le PDC reste flou quant à l'application de ces dispositions, ne citant aucune mesure concrète. Via des motions ou des interventions parlementaires, des élus démocrates-chrétiens ont toutefois déjà évoqué quelques pistes, comme des incitations tarifaires, des prix plus bas pour les médicaments innovants ou un recours plus fréquent à la télésanté.
Pour l'heure, cette initiative est accueillie très froidement par les partis. Le texte est trop imprécis, vague voire vide, dit-on à droite. Du côté du PS, on estime qu'il ne résout pas le problème de la hausse des primes. Des socialistes qui, eux aussi, vont d'ailleurs lancer une initiative sur la santé avant les élections fédérales.
Marc Menichini/dk