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L'UDC vit "une période difficile", mais "ne va pas baisser les bras"

Céline Amaudruz, conseillère nationale et vice-présidente de l'UDC Suisse (vidéo)
Céline Amaudruz, conseillère nationale et vice-présidente de l'UDC Suisse (vidéo) / La Matinale / 6 min. / le 17 avril 2018
La vice-présidente de l'UDC Céline Amaudruz estime que son parti vit une "période difficile", mais "ne va pas baisser les bras", alors que l'UDC cumule les défaites électorales, une baisse de régime qui pourrait annoncer un recul durable.

C'est en tout cas l'inquiétude des dirigeants de l'UDC, parce que le parti perd non seulement à l'échelon cantonal comme à Genève, Vaud, Neuchâtel ou Berne, mais aussi à l'échelon communal jusque dans son fief zurichois, y compris dans les zones périurbaines où les thématiques de l'UDC faisaient un tabac.

Autre constat, l'UDC n'arrive toujours pas à s'imposer dans des élections majoritaires: ses candidats sont incapables d'obtenir suffisamment de voix au-delà du socle électoral du parti.

Des défaites difficiles à expliquer pour la direction

Les dirigeants de l'UDC peinent à expliquer ces défaites successives. Le président Albert Rösti parle de démobilisation de la base, d'un parti qui ronronne et qui s'est coupé de ses électeurs. Pour la vice-présidente Céline Amaudruz, invitée dans La Matinale, une majorité de la population soutient les initiatives de l'UDC, mais est déçue par la mise en application des textes par le Parlement et le Conseil fédéral.

Mais on peut distinguer deux maux qui affectent le parti: d'une part, les scandales qui ont miné plusieurs sections, notamment les affaires Voiblet et Despot dans le canton de Vaud ou les affaires Perrin et Clottu à Neuchâtel, des affaires qui touchent à la crédibilité du parti.

Le parti fait d'autre part aussi face à un souci de quantité et surtout de qualité de la relève. Problème qui n'est pas nouveau mais que l'UDC n'a jamais réussi à résoudre. En fait, les idées de l'UDC portent, mais le parti manque de personnel fiable pour les soutenir.

Des idées convaincantes pour les prochaines élections fédérales

Les enjeux fiscaux, économiques, de révolution numérique profitent aujourd'hui au PLR, un point de bascule que Céline Amaudruz situe aux dernières élections fédérales de 2015: "Jusque-là, le trend était toujours pour l'UDC, en défaveur du PLR." Mais attention: en 2019 le combat se jouera sur le plan fédéral avec des thématiques de politique fédérale. Et là, l'UDC sait y faire.

L'immigration reste considérée par les citoyens comme le problème le plus urgent à régler selon l'institut Gfs Bern. Le parti pourra thématiser sur l'initiative dite sur les juges étrangers et celle sur la burqa.

Et Céline Amaudruz de conclure: "Il faut savoir gagner sans arrogance, et savoir perdre avec le sourire, même si c'est très difficile, parce qu'il y a des gens engagés. (...) Et pour l'UDC, c'est une période qui est difficile. (...) C'est pas pour autant que l'UDC va baisser les bras, je vais tout faire pour qu'au niveau fédéral l'UDC garde son score, et même l'augmente, parce que les problèmes que nous connaissons restent les mêmes."

Il convient aussi de noter que l'UDC veut tester une nouvelle forme de campagne de proximité, à l'américaine. Donc, s'il est incontestable que l'UDC est dans une mauvaise passe, il serait bien imprudent de prédire sa défaite aux prochaines élections fédérales.

Stéphane Deleury/ebz

Propos de Céline Amaudruz recueillis par Romaine Morard

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