La Suisse figurerait, selon plusieurs médias américains, sur une liste restreinte de potentiels pays hôtes, aux côtés de la Suède, du Vietnam ou encore de la Thaïlande. La Confédération a déjà entrepris des démarches pour héberger cette rencontre, a appris la RTS.
La diplomatie suisse a marqué son intérêt auprès de l'administration américaine qui, selon un haut responsable cité par la chaîne NBC, aurait déjà procédé à un premier examen des sites potentiels, excluant d'emblée certaines localités comme Pyongyang ou Pékin pour des raisons de sécurité. La Suisse, en revanche, a été mentionnée.
Les démarches helvétiques s'opèrent aussi auprès de la Chine qui joue les entremetteurs en vue de ce sommet. En visite à Pékin au début du mois, Ignazio Cassis a fait part de la disponibilité de la Suisse à son homologue chinois. Selon une source sur place, le ministre chinois aurait pris note avec intérêt de cette offre, sans toutefois la commenter.
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Question d'image
Si la dénucléarisation de la Corée du Nord pouvait être actée en Suisse, ce serait un important gain d'image pour la Confédération. Sur le "marché" des rencontres diplomatiques, la concurrence est rude.
Pour la Suisse, c’est une question de renommée, mais aussi de savoir-faire en matière de médiation. Le Département fédéral des affaires étrangères rappelle que le seul accord de l'histoire récente signé par Washington et Pyongyang a d'ailleurs vu le jour à Genève en octobre 1994 (lire encadré).
Défi logistique
Berne "se félicite de la volonté exprimée par le président américain et le leader nord-coréen de se rencontrer". Reste à savoir où ce sommet se tiendra. La Suisse, pays neutre, est intéressée. Si diplomatiquement cette hypothèse tient la route, elle représente des défis logistiques. Comme la question du transport du dirigeant nord-coréen, qui n'a jamais pris l'avion hors de son pays.
A noter, que les deux Corées ont annoncé vendredi matin la mise en service d'un téléphone rouge entre les dirigeants des deux pays voisins. La ligne a été testée avec une première conversation entre opérateurs d'un peu plus de 4 minutes.
Pietro Bugnon/lgr
La Suisse déjà hôte d'un accord entre les Etats-Unis et la Corée du Nord
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) rappelle que la Suisse a déjà hébergé dans les années 1990 plusieurs rondes des pourparlers sur la péninsule coréenne, réunissant les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Nord et du Sud.
Le DFAE ajoute que le seul accord de l'histoire récente signé par Washington et Pyongyang a d'ailleurs vu le jour à Genève en octobre 1994. La Corée du Nord devait geler, puis démanteler son programme nucléaire. L'accord n'a pas eu les conséquences escomptées.