"La Suisse est une grande place financière ouverte sur le monde. Cela implique une responsabilité importante", a expliqué la cheffe du Département de justice et police (DFJP).
"Nous en sommes conscients et nous voulons l’assumer", a-t-elle ajouté après avoir assisté à la Conférence internationale sur la lutte contre le financement de Daech et d’Al-Qaïda.
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"La Suisse peut mieux faire"
Simonetta Sommaruga a présenté à ses collègues les dispositions prises par la Suisse. Elle a aussi mentionné "des domaines où l’on peut mieux faire" comme "l’amélioration de la détection des flux financiers suspects auprès des avocats et d’autres intermédiaires".
Elle a aussi souligné le besoin de "permettre la communication à notre cellule de renseignement financier des informations du secteur privé aussi si les soupçons viennent de l’étranger". Pour l’instant, cette possibilité n’existe pas. "Mais nous sommes en train de préparer un changement de la loi", a-t-elle expliqué.
ats/hend
"Risque de réputation important"
La ministre suisse a également présenté les exigences de la Confédération en matière de transparence de la part des multinationales actives dans le secteur des matières premières et dont le siège se trouve en Suisse.
"Il existe un risque de réputation important", a-t-elle souligné. "Il faut exiger la transparence pour les entreprises qui travaillent avec les matières premières", a-t-elle assuré.
Selon elle, ces groupes "doivent rendre transparents tous les paiements qu’ils font aux gouvernements" dans les pays où ils extraient des matières premières", a-t-elle insisté. Elle a rappelé que le parlement travaille actuellement sur cette question.
Cryptomonnaies
Simonetta Sommaruga a aussi manifesté la volonté helvétique d’apporter son soutien aux pays qui "n’ont pas une bonne gouvernance" afin de "mettre en place une coopération avec les intermédiaires financiers".
Les participants à la conférence de Paris ont également attiré l’attention sur les dangers de l’utilisation de cryptomonnaies pour financer la lutte contre le terrorisme. "Il faut être conscient qu’il y a des risques et il faut trouver des règles communes", a-t-elle expliqué.