"On a tendance à penser que les lesbiennes sont des agitatrices"
Barbara Lanthemann a estimé que davantage de visibilité était nécessaire pour la cause des femmes homosexuelles. "Dans la presse, on ne parle pas beaucoup de la problématique ou des soucis qu'elles peuvent rencontrer. On voit aussi que les femmes ont beaucoup plus de peine à faire leur coming-out lorsqu'elles font de la politique ou lorsqu'elles ont des postes à responsabilité."
S'afficher en tant que lesbienne reste difficile en 2018, a estimé la Valaisanne: "Le patriarcat reste encore très fort. On a tendance à penser qu'elles ne se soumettent absolument pas aux règles de ce patriarcat et qu'elles sont des agitatrices dans la société."
"Les femmes sont moins bien réseautées"
Elle a également relevé un manque de mobilisation. "Elles sont beaucoup moins bien réseautées entre elles, alors que les hommes homosexuels ont très vite appris à former des associations." Et d'ajouter: "Les associations sont arrivées suite au VIH. Les femmes étaient totalement invisibles. On leur répondait que les associations féminines n'avaient pas lieu d'être et qu'elle ne recevraient pas de financement puisque que (le VIH) ne concernait pas les femmes. Ce qui est une erreur."
Au niveau politique, les revendications sont difficiles à faire passer, a encore souligné celle qui est aussi présidente du PS du Valais romand: "On a par exemple abordé le thème de la rente de veuve en disant qu'une femme mariée - même si elle n'a pas d'enfant - reçoit une rente de veuve à certaines conditions alors que deux femmes partenariées ne la touche pas."
Propos recueillis par Mehmet Gultas
Traitement web: Mathieu Henderson