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Assura propose une assurance "au sinistre" comme pour les véhicules

Le logo d'Assura devant le siège social de l'assureur à Pully (VD). [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La caisse Assura propose une franchise sur le modèle des assurances pour véhicules / La Matinale / 2 min. / le 3 mai 2018
La caisse Assura propose de mettre en place une franchise "au sinistre" pour l'assurance maladie obligatoire, sur le modèle des assurances pour véhicules. Le but: éviter les visites inutiles chez le médecin.

Transposer le système de votre assurance véhicule pour l'appliquer à la santé? C'est la proposition d'Assura, qui présentait mercredi ses résultats annuels. L'idée de l'assureur est de mettre en place une franchise pour chaque "sinistre" ou maladie, qui mettrait fin à la franchise annualisée.

Inutile, par exemple, de se rendre chez le médecin pour un simple rhume. Le patient payerait la totalité de sa consultation et ce "paiement" ne serait pas cumulable avec ses prochaines dépenses de santé. À chaque maladie son "sinistre".

Responsabilité des assurés

Assura veut ainsi inciter les patients à consulter les médecins uniquement quand la facture estimée dépasse la franchise. "Pour chaque maladie, le compteur repart de zéro", explique Ruedi Bodenmann, directeur général d’Assura. "Ce ne serait plus une seule franchise par an, mais une prise de responsabilité plus importante par les assurés."

Ce n'est toutefois pas la première fois qu'une caisse-maladie s'attaque à la franchise. Dernier exemple en date, la directrice de la CSS a lancé récemment un pavé dans la mare avec sa proposition de franchise maximale à 10'000 francs.

>> Lire : La directrice de la CSS propose de porter les franchises à 10'000 francs

Pression sur les franchises

Mais pour l'économiste de la santé Luc Schenker, le système de participation aux coûts est déjà très poussé en Suisse. "Une grande partie de la population a choisi une franchise à 2500 francs, ce qui est extrêmement important", souligne-t-il. "Je ne pense pas qu'il y ait à gagner davantage qu'aujourd'hui sur une extension des franchises. A moins de fixer des franchises à 10'000 francs, mais cela impliquerait de mettre en place un filet de sécurité sociale pour une partie de la population, ce qui ne serait pas forcément un gain côté coûts."

Reste que la proposition d'Assura est encore très théorique, l'idée étant avant tout de lancer le débat. L'assureur ne définit pas, par exemple, le niveau idéal de franchise dans son modèle. Une seule certitude: pour les maladies chroniques, le patient ne paierait sa franchise qu'une seule fois dans sa vie.

Cynthia Racine/kkub

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