Le recrutement
Ce jour-là, quinze candidates, toutes volontaires, participent au recrutement à Lausanne. Face à elles, la capitaine Martine Weber Tinner transmet un message clair: "Il n'y pas de place pour les petites princesses. (...) Réfléchissez bien car il n'y a aucune possibilité de sortie. Quand vous signez, vous êtes un mec". Cette militaire de carrière veut des filles "tip-top".
Avant d'être déclarées aptes au service, les femmes présentes au recrutement doivent suivre les mêmes étapes que les hommes. Tests physiques, médicaux, psychologiques, tout est passé au crible pendant deux jours.
Au cours des trente dernières années, les choses ont largement évolué. En 1986, les femmes ont d'abord pu devenir cadres avant de pouvoir porter un pistolet dès 1991. Depuis 1995 finalement, recrutement et école de recrue sont mixtes.
Les motivations des femmes sont surtout d'ordre professionnel. "D'une part, il y a celles qui souhaitent s'orienter dans le domaine de la sécurité, que cela soit la police ou encore les gardes-frontière. D'autre part, il y a celles qui souhaitent approfondir leurs connaissances dans le domaine des soins", explique le colonel Alexandre Beau, commandant du centre de recrutement de Lausanne.
L'école de recrue
L'an dernier, l'armée helvétique comptait 1152 femmes pour plus de 158'000 hommes, soit 0,7% des effectifs. C'est largement moins qu'en Allemagne (12%) ou en Suède (18%). Si elles sont peu nombreuses, les militaires suisses sont motivées. La moitié d'entre elles prennent du galon, au point qu'on compte parfois moins d'hommes lors des briefings.
"Avoir autant de femmes, c’est quelque chose de particulier pour nous, concède le colonel Hans-Jakob Reichen, commandant de l'Ecole d'artillerie 31 à Bière (VD). C'est véritablement la première fois qu'on a dans toute la structure hiérarchique une commandant femme, une lieutenant femme, des sergents femmes et des recrues."
kg