Olivier Français demande au directeur des CFF "un peu de discrétion"

Avec les liaisons Berne-Bienne et Berne-Berthoud-Olten, BLS obtiendraient 2% du trafic grandes lignes en Suisse, sur lequel les CFF régnaient jusqu'ici en seuls maîtres.

Cette décision de partager le réseau "est un changement de paradigme irréversible qui menace l'équilibre du système actuel", s'est plaint le directeur des CFF Andreas Meyer vendredi matin devant les médias.

Ce dernier a eu des mots très durs contre cette décision, "qui aura des effets négatifs à long terme pour les clients, avec une hausse des prix. Mais aussi pour le système et pour la cohésion du pays". Selon lui, la survie des entreprises de transports en Suisse dépendrait de l'ouverture à cette concurrence.

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Maladresse publique

"Cette expression publique est une maladresse à mes yeux", a rétorqué Olivier Français dans le 19h30 de la RTS. Ce spécialiste de la politique des transports reproche à Andreas Meyer de "crier" contre son propre actionnaire, la Confédération.

"Si ce n'était que la première fois qu'il s'exprimait, pourquoi pas. Mais ce n'est pas le cas. Donc ce qu'on demande, c'est un peu de discrétion de la part du directeur afin d'assurer tout simplement un dialogue et un échange", regrette le sénateur vaudois.

Cette expression publique est une maladresse à mes yeux

Une base légale "claire"

Autre sujet d’irritation pour les CFF: le plafonnement des bénéfices du trafic voyageur à 8% du chiffre d'affaires. Si ces décisions se confirmaient, l'ex-régie entend déposer un recours au Tribunal administratif fédéral.

"Non seulement nous pensons qu'il n'y a pas de soutien politique et qu'il manque une base légale claire", avait affirmé le directeur des CFF.

De quoi faire bondir Olivier Français: "Je ne sais pas sur quel appui il ose donner une telle expression. D'autant qu'on l'a reçu à la commission il n'y a pas si longtemps." Et l'élu vaudois ajoute que, "contrairement à ce que dit Andreas Meyer, il y a une loi, il y a une ordonnance. La remise des concessions tous les 10 ans est clairement exprimée".

L'Office fédéral des transports prendra une décision définitive avant l’été. A voir si les CFF oseront vraiment entamer un combat juridique contre leur régulateur et leur propriétaire.

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Propos recueillis par Pierre-Olivier Volet

Adaptation web: Feriel Mestiri