En 2014, Nicolas Blancho avait adressé à la police une demande de permis pour acheter un pistolet SIG Sauer, invoquant des menaces contre lui et sa famille.
Le refus de la police a été confirmé par plusieurs instances cantonales saisies par le plaignant. Celles-ci estimaient que l'on ne pouvait garantir que le Biennois utiliserait son arme de manière responsable et respectueuse de la loi.
Pas d'argumentation
Les autorités rappelaient les opinions radicales du président du CCIS et le fait qu'il ne reconnaît pas les droits de l'homme et l'état de droit en Suisse. Elles relevaient aussi qu'il tient pour légitime la résistance violente dans certains cas et appelle à se défendre contre les "forces interventionnistes occidentales."
Le Tribunal fédéral estime que le recourant se borne à des critiques générales sans argumenter véritablement. A propos des menaces, il relève que Nicolas Blancho n'explique pas dans quelle mesure le refus d'un permis d'acquisition ferait peser un risque sur sa sécurité.
ats/boi
Le CCIS dénonce une discrimination
Dans un communiqué, le CCIS fait part de son "étonnement et de ses regrets". Rappelant que son président avait formulé sa demande à des fins de tir sportif et de défense, le conseil souligne que Nicolas Blancho ne s'est jamais conduit de manière dangereuse ou violente.
En tant que Suisse musulman, Nicolas Blancho estime être victime de discrimination religieuse de par cette interdiction de pratiquer une ancienne tradition helvétique. Il n'entend pas porter l'arrêt du Tribunal fédéral devant la Cour européenne des droits de l'homme mais se réserve le droit de déposer une nouvelle demande de permis à l'avenir.
Procès les 16-17 mai
Nicolas Blancho et deux autres hommes sont appelés à comparaître les 16 et 17 mai devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Ils répondent de violation contre la loi interdisant les groupes "Al-Qaïda" et "Etat islamique" et les organisations apparentées.