L'objectif du voyage de Johann Schneider-Ammann était de rencontrer les représentants des pays du Mercosur, mais aussi de convaincre les représentants suisses de l'importance d'un accord commercial pour l'économie du pays. Le conseiller fédéral était accompagné d'une délégation de 50 représentants des milieux économiques et politiques.
L'Union européenne est elle-même en train de discuter avec les pays du Mercosur pour signer un accord similaire. "Conclure un accord une demi-année après l'UE serait une bonne situation (pour la Suisse)", a indiqué le chef du département de l'Economie sur les ondes de la RTS mardi. Johann Schneider-Ammann n'a pas apporté davantage de précisions quant au délai pour une signature. Il a toutefois déclaré être prêt à perdre du temps pour obtenir un meilleur accord.
L'Union suisse des paysans a pour sa part transmis une lettre à Johann Schneider-Ammann pour lui signifier sa marge de manoeuvre, notamment en matière de quantité de viande de boeuf sud-américaine qui pourrait arriver sur le marché.
Frais de douanes réduits
L'enjeu économique est grand pour la Suisse. Pour le moment, les produits exportés en Amérique du Sud sont taxés de 7% à 35%. Les autorités estiment qu'un accord permettrait de réduire ces frais de douanes et pourrait représenter jusqu'à 206 millions de francs d'économies.
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JC/hend
Le dossier agricole pèse toujours sur l'accord
Le marché potentiel du Mercosur pour l'économie suisse est indéniable, selon Johann Schneider-Ammann. Cette zone regroupe 260 millions de consommateurs vers lesquels lorgnent les industriels helvétiques. La Suisse, à l'inverse, représente un marché beaucoup plus restreint de huit millions de personnes.
Le Mercosur compte deux grands Etats agricoles, le Brésil et l'Argentine. Si un accord permettrait à l'industrie suisse des machines et aux services d'exporter plus facilement, les pays d'Amérique du Sud pourraient en échange augmenter leurs ventes de viande en Suisse. C'est là la crainte des paysans helvétiques.
Un accord avec le Mercosur serait tolérable à condition de fixer des lignes rouges, a expliqué le conseiller national Andreas Aebi (UDC/BE). L'agriculteur, président de la Communauté de travail des éleveurs bovins suisses, faisait partie des 50 membres de la délégation helvétique entourant le conseiller fédéral.