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Organiser son enterrement de vie de célibataire, un marché en plein boom

Les enterrements de vie de célibataire connaissent un franc succès en Suisse et à l'étranger. [CC BY 2.0 - Steve Cailleux]
Le succès des enterrements de vie de célibataire / On en parle / 21 min. / le 14 mai 2018
Les enterrements de vie de célibataire connaissent un franc succès en Suisse et à l’étranger. Au point que certaines agences se spécialisent dans l’organisation de ce type d’événements. Décryptage.

On les appelle "EVG" ou "EVJF" pour, respectivement, "enterrement de vie de garçon" et "enterrement de vie de jeune fille". Le concept consiste à enterrer symboliquement le célibat des futurs mariés sur une poignée de jours, en général le temps d'un week-end, en Suisse ou à l'étranger.

Ces courts séjours - et leur organisation - représentent un marché en plein boom, en France notamment, mais aussi et de plus en plus en Suisse. En 2016, on a célébré plus de 14'7000 mariages en Suisse romande, soit autant de clients potentiels.

Orientation et sur-mesure

En raison de ce succès, certaines agences de loisirs proposent dans leur catalogue des prestations spéciales pour les "EVG" et "EVJF". D'autres, à l'instar de The Knot, en ont fait leur unique fonds de commerce. La start-up genevoise est la seule agence spécialisée dans l'organisation d'enterrements de vie de célibataire en Suisse romande.

"L'idée est d'orienter les clients, proposer un conseil sur-mesure et des idées d'activités réalisables en Suisse ou à l'étranger", explique Yann Landenbergue, fondateur de The Knot, dans l'émission On en Parle. Un service qui n'est pas gratuit: "Nous nous accordons une commission de 15% sur toutes les prestations organisées", précise-t-il.

Et qu'en est-il du coût pour les clients? Loriane est une jeune femme de 28 ans. Elle s'est mariée en septembre dernier et c'est Camille, sa petit soeur, qui lui a organisé son "EVJF". "Nous souhaitions partir à Budapest, mais comme nous ne connaissions pas la ville, nous avons été ravies de pouvoir déléguer l'organisation du séjour à une agence", indique Camille. Pour ce séjour, chaque participante a déboursé "environ 350 francs tout compris (vols, hôtel, activités)", affirme Yann Landenbergue.

Création d'un concept

Le coût relativement faible peut expliquer en partie l'essor de ce phénomène. La sociologue Florence Maillochon parle même de "création" d'un concept: "Dans les années 1980, il y avait peu d'enterrements de célibat. La pratique s'est développée à la fin des années 1990."

Outre les questions de coûts, "le retard de l'âge du mariage et l'influence de la culture anglo-saxonne" peuvent expliquer le succès de ces événements, ajoute la directrice de recherche au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS).

Mais, surtout, les réseaux sociaux ont contribué selon elle à diffuser les images de ces enterrements de vie de jeune fille ou garçon, faisant ainsi d'eux un phénomène "viral et qui donne envie d'être imité". A ce propos, poursuit Florence Maillochon, même si les participants croient à l'unicité de leur EVG ou EVJF - Camille et Loriane parlent elles de "quelque chose qui leur ressemble" -, ils finissent "souvent par faire les mêmes activités".

Stefan Renna

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