"Décloisonner sexuellement le petit coin", tel est le titre de la motion du conseiller national Albert Vitali (PLR/LU). Selon l'élu, l'obligation actuelle de séparer les lieux d'aisance sur le critère du sexe remonte à "une ère victorienne à la morale rigide".
Il faut dès lors l'adapter à 2018: une époque qui voit des personnes intersexuelles hésiter devant les portes des toilettes, ou des parents accompagner leurs enfants.
Liberté aux entreprises
A cela s'ajoutent des dépenses inutiles, estime Albert Vitali. Sa motion propose donc de laisser la liberté aux entreprises d'aménager des cabinets unisexes, comme dans les trains, les avions ou les lieux publics.
Le Conseil fédéral a examiné la suggestion. Dans sa réponse, il note qu'il n'est pas de sa compétence de légiférer dans ces lieux. Il ne peut donc pas édicter de réglementation nationale sur les toilettes, puisque la seule norme qui régit ce domaine au niveau fédéral se trouve dans la loi sur le travail.
Harcèlement, gène et hygiène
En conclusion, le gouvernement cite encore quelques arguments en faveur des WC séparés: le risque de harcèlement, la gêne ou des questions d'hygiène.
La motion sera débattue au Parlement. Pas moins de 73 conseillers nationaux (plus de 36% de l'assemblée) la soutiennent.
Alexandra Richard/kkub