Un parlementaire fédéral sans collaborateur gagne en moyenne un peu moins de 100 francs de l'heure, selon une étude de l'Université de Genève. C'est moins que les députés genevois, par exemple, qui gagnent 110 francs.
Pourtant, trois textes proposant une baisse des revenus des élus à Berne sont débattus lundi au premier jour de la session des Chambres fédérales à Berne. Parmi eux figure la proposition de la conseillère nationale UDC Andrea Geissbühler. Selon elle, les élus sont trop payés pour venir expliquer leurs propositions en commission.
"En fait, on ne devrait même rien toucher pour défendre notre propre proposition. Je trouve qu'un forfait de 200 francs, c'est bien assez", explique la Bernoise. "On pourrait ainsi économiser. On demande des économies donc nous, les parlementaires, on peut également participer."
"Une sélection par le biais financier"
Une autre proposition, émanant de l'UDC zurichois Roger Köppel, vise à diviser par deux les revenus des élus. Mais être parlementaire deviendrait dès lors un luxe, estime la socialiste Rebecca Ruiz. "Ne pourraient accéder au Parlement que des gens qui auraient des revenus annexes importants ou des fonctions qui leur permettraient de s'absenter au bas mot douze semaines par année", avertit la Vaudoise. "Et cela provoquerait une sélection par le biais financier, ce qui n'est évidemment pas souhaitable dans une démocratie comme la nôtre."
Le bureau du Conseil national - qui organise le travail des 200 députés - propose de mettre tout le monde d'accord avec un système de forfait. Il va lui aussi en débattre durant la semaine.
Des élus payés correctement mais pas trop
Co-auteur d'une étude sur le revenu et les charges des parlementaires fédéraux publiée l'an dernier, le politologue Pascal Sciarini (Université de Genève) estime que les parlementaires sont payés correctement, mais pas trop. "Il y a toujours beaucoup d'agitation autour de la rémunération des parlementaires, il y a aussi beaucoup d'intérêt médiatique. En réalité, il y a aussi beaucoup de fantasmes", souligne-t-il.
Muriel Ballaman/oang