L'annonce de Doris Leuthard est intervenue à l'issue de discussions avec des représentants du secteur de la mobilité électrique, des cantons et des villes.
Aujourd'hui, moins de 3% des nouvelles voitures sont des voitures électriques. Pour le Département des transports, ce n'est pas suffisant. Le DETEC estime qu'une proportion cinq fois supérieure, dans le délai imposé, est nécessaire pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.
Changer certains mécanismes
Le conseiller national Roger Nordmann estime qu'il est tout à fait possible d'y parvenir, grâce aux progrès technologiques. Le réseau électrique peut absorber, dit-il, cette charge supplémentaire. Mais certains ajustements seront nécessaires: "Ce qui est très important, c'est de corriger le mécanisme qui veut qu'un importateur de voitures, chaque fois qu'il vend une voiture électrique baissant sa moyenne polluante, peut en contrepartie mettre sur le marché un gros SUV qui pollue beaucoup. Ceci n'a pas de sens et doit être corrigé", souligne le socialiste vaudois.
Une nécessaire impulsion de l'Etat ou du privé
Professeur de géographie des mobilités à l'Université de Lausanne, Patrick Rérat estime de son côté que l'effort devra être général. "Il y a tout un écosystème qui doit se mettre en place: revendeurs, personnes qui peuvent faire le service de ces véhicules, endroit où l'on peut recharger les batteries… On est dans une situation où l'offre dépend de la demande, qui dépend elle-même de l'offre. Donc il faut peut-être une impulsion pour que le marché décolle. Est-ce que cette impulsion doit venir de l'Etat, du privé? C'est une question politique."
Doris Leuthard a déjà dévoilé les mesures qu'elle souhaite mettre en place. Elle entend notamment développer les infrastructures. Les conducteurs de voitures électriques, eux, continueront à être exemptés de l'impôt sur les automobiles mais n'auront droit à aucune prime à l'achat.
Joëlle Cachin/oang