La proportion élevée de retraites anticipées a surpris, rapporte dimanche la NZZ am Sonntag, en se basant sur une étude de Swisscanto.
René Raths, membre du conseil d'administration de Swisscanto Prévoyance SA, est préoccupé par l'augmentation de l'espérance de vie et donc par la durée plus longue des retraites. En 2035, environ 2,3 travailleurs financeront un retraité, contre près de quatre pour un aujourd'hui.
La "tendance" à prendre une retraite anticipée observée sur le terrain entre en contradiction avec le discours politique dominant qui veut élever l'âge de la retraite. Selon cette étude, une augmentation au-delà de 65 ans va continuer de rencontrer une forte résistance auprès de la population.
Un an et demi avant l'âge officiel
Les personnes qui partent plus tôt à la retraite le font en moyenne un an et demi avant l'âge officiel. C'est un signe de prospérité en Suisse, selon René Raths.
D'autres éléments explicatifs sont également avancés. "Nous constatons qu'une proportion considérable de travailleurs de 60 ans sont épuisés et ont atteint les limites de leur santé", explique Matthias Kuert Killer, du syndicat Travail Suisse. Le travail physique dans le secteur du bâtiment, mais aussi la pression due à la numérisation dans tous les secteurs n'y sont pas étrangers.
La bonne nouvelle est que les caisses de pensions se portent à nouveau bien, toujours selon Swisscanto. Elles présentent un taux moyen de couverture de près de 113% et disposent donc d'une réserve pour fluctuation de valeur de 13% par rapport aux engagements contractés.
C’est là un nouveau record depuis la crise financière de 2008. Désormais, plus de 95% des caisses de droit privé sont en excédent.
ats/tmun
Près de 80% de la prévoyance professionnelle couverte par l'étude
Cette étude sur les caisses de pensions englobe 535 institutions qui représentent des avoirs de 680 milliards de francs et 4,1 millions d'assurés. Elle couvre ainsi près de 80% de la prévoyance professionnelle en Suisse.