Les hautes écoles et les universités en ont eu assez de voir arriver des étudiants en retard lors de la rentrée d'automne. Leurs plaintes ont été entendues par l'armée puisque celle-ci a décidé d'avancer le début des écoles de recrue afin qu'elles se terminent avant la rentrée universitaire.
Or cette décision impacte directement des apprentis et des gymnasiens dans plusieurs cantons, qui devront commencer leur service militaire avant d'avoir terminé leurs sessions d'examens. Dans le canton de Vaud par exemple, quelque 250 apprentis et gymnasiens devront débuter leur service militaire deux semaines avant la fin de leurs épreuves.
"C'est problématique pour les apprentis et pour les entreprises qui suivent un plan précis pour former ces jeunes. Or ce plan est perturbé", déplore Hans-Peter Kaufmann, directeur de Suissetec, l'association des techniciens du bâtiment.
L'Union suisse des arts et métiers (Usam) a également fait savoir à l'armée qu'elle désapprouvait cette décision. Des discussions seraient en cours directement avec le conseiller fédéral en charge de l'armée Guy Parmelin.
Discussions en cours
Du côté du Département vaudois de la formation, on attend de voir comment se déroule cette première année. "Nous voulons vivre une année d'expérience et voir si les différentes parties acceptent la possibilité offerte aux jeunes d'être dispensés pendant les premières semaines d'école de recrue. Si tel est le cas, on pourrait vraisemblablement continuer de vivre avec ce statu quo. Si, au contraire, cela pose des problèmes, il faudra revenir à des discussions entre autorités compétentes", rapporte Lionel Eperon, directeur de l’enseignement postobligatoire du canton de Vaud.
Or, des problèmes sont déjà identifiés. En effet, malgré les dispenses accordées, des recrues sont tenues de dormir en caserne chaque soir. Cette exigence est jugée peu adaptée par certains pour préparer des examens.
Mais pour 2019 en tout cas, l'armée a déjà fixé son calendrier, l'école de recrue débutera comme cette année.
Tania Barril/hend