Il s'agit d'un changement de cap par rapport aux précédentes directives qui datent de 2004 et qui jusqu'à présent n'abordaient que la prise en charge des patients en fin de vie, dont la mort était imminente.
L'Académie suisse des sciences médicales, qui est l'organe qui donne un cadre éthique aux professionnels de la santé, répond ainsi aux changements de perception qui se sont produits dans la société. Désormais, elle entre en matière sur l'aide au suicide pour des patients qui souhaitent mettre fin à leur vie, que la mort soit imminente ou non.
Les médecins gardent le choix de le faire ou non
Dans ces nouvelles directives, l'Académie intègre par ailleurs le renoncement volontaire à s'alimenter et à s'hydrater, ce qui est une alternative au suicide. Elle aborde également la tendance croissante à pratiquer une sédation palliative en fin de vie - concrètement l'injection de somnifères - et précise dans quelles situations les soignants peuvent la pratiquer, quitte à abréger la vie.
Les médecins pourront donc très concrètement aider leur patients à mourir, pour autant que ces derniers soient capables de discernement et que toutes les autres démarches n'aient pas abouti. Mais ils resteront libres de le faire ou non. Enfin, ils devront signaler la prescription de barbituriques aux autorités cantonales.
Sylvie Lambelet/jzim
>> Voir aussi: Le sujet du 19h30 sur le jeûne ante mortem (12 décembre 2017) : Cesser de s'alimenter, une manière pour certains de renoncer à la vie