"C'était plus serré que le match d'ouverture de la Coupe du monde de football", concède en souriant la conseillère fédérale, évoquant le vote au National qui s'est joué à une voix près.
>> Lire : Le National pour des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des grandes sociétés
"Aujourd'hui, le National s'est prononcé pour la transparence", explique dans le 19h30 Simonetta Sommaruga. "Et la transparence est efficace". Les conseils d'administration devront compter au minimum 30% de femmes et les directions 20%, selon cette réforme du droit des sociétés anonymes.
La mesure doit pousser l'économie à intensifier ses efforts pour combattre la forte sous-représentation des femmes aux fonctions dirigeantes. Aucune sanction n'est toutefois prévue.
L'inégalité salariale, "un scandale"
La Chambre du peuple a examiné le dossier en ce 14 juin, date-clé pour l'égalité entre femmes et hommes dans le monde du travail. En 1981, le peuple adoptait l'article constitutionnel en la matière. Mais 37 ans plus tard, les discriminations salariales persistent en Suisse.
"C'est un scandale, cela fait 37 ans que l'égalité salariale est dans la Constitution, et nous sommes toujours loin de cela", admet la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP). "Mais durant cette session parlementaire, le Conseil des Etats s'est prononcé sur un projet de loi du Conseil fédéral demandant aux entreprises de faire des analyses tous les quatre ans. Cette session était celle des femmes, à mon avis."
"Avancer pas à pas"
Alors que le 14 juin 1981 l'article constitutionnel sur l'égalité était adopté, dix ans plus tard se tenait la grève des femmes. Jeudi, le projet de reconduire cette manifestation en 2019 était au coeur de plusieurs actions organisées en Suisse.
A Berne, des représentantes du Parti socialiste ont cloué le manifeste féministe sur la façade du Palais fédéral. A Neuchâtel notamment, des militantes et militants se sont rassemblés pour l'égalité salariale, lançant ainsi cette nouvelle année féministe.
"Je me rappelle très bien du 14 juin 1991, j'avais participé à la grève, c'était la fête des femmes", raconte Simonetta Sommaruga, qui dit comprendre l'impatience des Suissesses face à la "lenteur" de la politique suisse. "Il faut y aller pas à pas, et nous avons besoin du soutien de tous - hommes et femmes - pour avancer."
tmun