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Les syndicats fâchés avec Ignazio Cassis sur l'accord-cadre avec l'UE

Les syndicats n'ont plus confiance en Ignazio Cassis. [Keystone - Peter Klaunzer]
Les syndicats fâchés par les propos d'Ignazio Cassis sur les mesures d'accompagnement / Le 12h30 / 2 min. / le 15 juin 2018
L'Union syndicale suisse, Travail.suisse, Unia et Syna ont vivement critiqué vendredi les propos d'Ignazio Cassis, accusé de sacrifier les travailleurs suisses et les mesures d’accompagnement en vue d'un accord-cadre avec l'Union européenne.

En se disant prêt, lors d'une récente interview à la SRF, à rediscuter des mesures d'accompagnement sur l'accord-cadre institutionnel, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a perdu le soutien des représentants des travailleurs suisses. Ils l'ont clamé vendredi à Berne lors d'une conférence de presse.

>> Lire : Ignazio Cassis jette un pavé dans la mare des négociations avec l'UE

Ignazio Cassis a déclaré que la règle des 8 jours pourrait être assouplie. Pour rappel, cette règle oblige les entreprises étrangères et les travailleurs détachés à déclarer leur présence 8 jours à l'avance quand elles font des travaux en Suisse. Ceci, afin de permettre aux autorités de contrôle de s'organiser pour vérifier la conformité de ces travailleurs, notamment en matière de dumping salarial.

Or, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a déclaré que ce délai pourrait être réduit à 4 jours et que les procédures pourraient être simplifiées. Cela pourrait se faire via une application alors que les annonces se font aujourd'hui via une plateforme nationale. Il s'agirait de concessions dans les négociations avec l'UE en vue d'obtenir un accord-cadre.

"Ligne rouge"

Mais pour les syndicats, cette proposition ne peut pas entrer dans le cadre de la négociation. Ignazio Cassis "vend" les travailleurs suisses, selon Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse et conseiller national (PS/BE). "Nous ne pouvons pas soutenir cela en tant que syndicats", affirme-t-il.

Car les mesures d'accompagnement constituent une ligne rouge pour les représentants des travailleurs. Et selon la présidente d'Unia Vania Alleva, les syndicats s'étaient mis d'accord avec le Conseil fédéral pour considérer que cette ligne rouge-là était infranchissable.

Les syndicats attendent dorénavant du Conseil fédéral qu'il redresse le tir. "Ignazio Cassis a cassé la situation de confiance, c'est maintenant le Conseil fédéral dans son entier qui doit réinstaurer cette confiance", affirme Adrian Wüthrich.

Muriel Ballaman avec ats et kkub

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Sans la règle des 8 jours, "pas de contrôles possibles"

"Les huit jours sont une mesure d'accompagnement fondamentale pour la protection contre le dumping salarial. Attaquer cette règle, c'est démanteler cette protection", a expliqué à la RTS Vania Alleva, présidente d'Unia.

"Il faut un certain délai pour organiser ces contrôles, et contrôler surtout les entreprises à risque de dumping salarial", poursuit-elle. "Si on n'a plus cette règle des huit jours, on peut oublier les contrôles aux travailleurs détachés, ces derniers venant souvent pour des périodes très courtes. Il faudra multiplier par dix les instances de contrôles, ce qui n'est pas réaliste."