Il y a tout juste une semaine, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a suscité le débat en laissant entendre à la radio alémanique SRF que la renégociation des mesures d'accompagnement à la libre circulation avec l'Union européenne n'était plus forcément exclue. Elles ne constitueraient donc plus une ligne rouge dans les négociations avec Bruxelles, comme en avait décidé le Conseil fédéral.
Or ces mesures ont pour but de protéger le marché du travail suisse des effets de la concurrence européenne et les propos du PLR tessinois avaient suscité l'ire de la gauche et des syndicats.
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Invité mardi par l'association faîtière de l'industrie des machines Swissmem à Zurich, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en a profité pour préciser sa pensée sur cette question.
Devant un parterre de chefs d'entreprises du secteur, le conseiller fédéral a souligné l'importance des relations avec l'Union européenne et les difficultés qui émaillent parfois le dialogue avec ce grand partenaire.
"Chercher des solutions flexibles"
Il a également évoqué les fameuses lignes rouges, en précisant ses précédents propos. "Les mesures d'accompagnement sont intouchables dans leur effet de protection des salaires, des employés et du marché pour les PME en Suisse", a-t-il expliqué à la RTS. "Ce que j'ai essayé de dire il y a une semaine, c'était que si au final nous n'avions qu'un seul obstacle qui serait celui-ci, il faudrait se poser la question: est-ce qu'on veut chercher des solutions flexibles, toucher au mécanisme qui est derrière, ou est-ce qu'on ne veut pas le faire?"
Autrement dit, Ignazio Cassis imagine possible, en dernier recours, de toucher à la forme - les mécanismes - mais pas au fond - la protection des travailleurs.
Reste maintenant au conseiller fédéral de faire comprendre la nuance qu'il entend ici, notamment du côté des syndicats.
Séverine Ambrus/oang