"Les travailleurs de la construction ont clairement indiqué pendant la manifestation qu'ils s'opposeront aux attaques faites contre la retraite à 60 ans", ont déclaré les deux syndicats dans un communiqué conjoint samedi. Ils ont dénombré près de 18'000 manifestants tandis que la police indique "bien au-dessus de 10'000".
Profondes divergences
De profondes divergences séparent syndicats et milieux patronaux. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) réclame un assainissement unilatéral sur "le dos des travailleurs": réduire les rentes de 30% ou relever l’âge de la retraite à 62 ans. Cela revient, de fait, à supprimer la retraite à 60 ans.
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La convention nationale expire fin 2018. La SSE lance une attaque frontale, estiment les syndicats. Elle exige des salaires plus bas et des délais de résiliation plus courts pour les travailleurs âgés, la semaine de 50 heures et la fin des hausses générales des salaires.
Les syndicats veulent tout le contraire: après quatre ans de blocage salarial malgré une conjoncture de la construction florissante, il faut enfin une augmentation de salaire décente, estiment-ils.
ats/mcat
Deux résolutions adoptées par Syna
Avant la manifestation, les délégués du syndicat Syna ont adopté deux résolutions. L'une concerne le maintien de la retraite à 60 ans, l'autre l'égalité des femmes et des hommes au travail.
Pour les délégués, l'assainissement de la fondation FAR (Fondation Retraite Anticipée), qui verse une rente jusqu'à 65 ans, ne passe pas par l'augmentation de l'âge de la retraite, mais par une "hausse des cotisations modérée et limitée dans le temps", a précisé Syna.
Le syndicat exige également que chaque ouvrier reçoive une augmentation de salaire de 150 francs et que les travailleurs les plus âgés bénéficient d'une meilleure protection contre les licenciements.
Dans sa deuxième résolution, Syna souhaite que les entreprises établissent la transparence des salaires et soient contraintes de les examiner afin de déceler toute différence éventuelle liée au genre. Parallèlement, la Confédération doit entreprendre une "réévaluation fondamentale des différences salariales" propres à chaque branche.