"Il y a des risques élevés, car l'échelle à laquelle il pourrait y avoir un problème de sécurité serait beaucoup plus grande qu'avec le vote traditionnel", estime Balthasar Glättli, invité jeudi de La Matinale de la RTS. Le conseiller national vert zurichois a même déposé une initiative parlementaire "pour garantir la confiance dans les résultats". A ses yeux, une fraude au vote électronique a "un potentiel beaucoup plus massif" qu'avec les systèmes traditionnels.
Il réagit a la volonté du Conseil fédéral de mettre en consultation cet automne un projet de loi pour favoriser le vote électronique dans tous les cantons. Le gouvernement helvétique se base sur un rapport d'experts qui considère "sûre" et "fiable" la méthode testée plus de 200 fois en Suisse depuis 2004. Insuffisant, pour Balthasar Glättli, qui assure qu'"aucun pays, à l'exception de l'Estonie, n'a introduit le vote électronique par internet comme mode ordinaire de vote".
"On veut optimiser la cyberdéfense, mais on voit que l'entreprise Ruag a été touchée par une attaque grave. Même ceux qui sont les spécialistes de la sécurité ne peuvent pas se protéger de manière correcte", ajoute-t-il.
"Confiance dans les résultats"
"Une votation a deux buts: désigner un vainqueur, mais il est tout aussi important de convaincre le perdant qu'il a effectivement perdu et qu'il accepte le résultat. C'est pourquoi cette confiance dans les modalités des votations est clef", assène-t-il. Il estime essentiel "que tous les citoyens puissent accepter les résultats d'une élection ou d'une votation, sinon nous avons un problème dans la démocratie même".
Propos recueillis par Romaine Morard
Adaptation web: Jessica Vial
Les cantons libres d'instaurer le vote électronique
Les cantons resteront libres d'instaurer ou non le vote électronique, selon le projet qui doit être mis en consultation par le Conseil fédéral. Les électeurs eux pourront continuer, s'ils le souhaitent, à voter par correspondance, directement dans l'urne le dimanche ou par clic de souris. Mais avant cela, la proposition devra passer le cap du Parlement, où le débat sur la sécurité et la fiabilité du système sera forcément émotionnel.
>> Les explications de Stéphane Deleury dans La Matinale: