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"Les procédures favorisent les CFF" face à leurs concurrents sur le rail

Bernard Guillelmon, patron de la compagnie BLS. [Keystone - Christian Beutler]
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Bernard Guillelmon, directeur de la compagnie BLS / La Matinale / 9 min. / le 3 juillet 2018
Le directeur du BLS Bernard Guillelmon plaide pour une révision de la procédure d'attribution des concessions pour les lignes de chemin de fer, alors que le BLS a décroché seulement deux des cinq concessions qu'il visait.

Fin juin, l'Office fédéral des transports a annoncé que le BLS (Berne-Lötschberg-Simplon) avait décroché la concession d'exploitation de deux grandes lignes. Dès décembre 2019, le BLS exploitera la ligne Berne-Bienne et la ligne Berne-Berthoud-Olten. L'entreprise en demandait trois de plus, soit les lignes Bâle-Interlaken, Bâle-Brigue et Berne-Le Locle.

>> Lire aussi : L'exploitation de deux grandes lignes par la compagnie BLS officialisée

Invité dans La Matinale de la RTS, le directeur du BLS Bernard Guillelmon plaide pour une révision des procédures d'attribution des concessions. "On a une procédure d'attribution qui se termine environ trois mois avant le début formel de la concession. Pour tout opérateur qui n'est pas déjà en place, c'est pratiquement impossible de démarrer." Et de rappeler qu'il faut cinq ans pour obtenir du nouveau matériel roulant.

L'entreprise déjà en place est favorisée

"On a l'impression que toutes les procédures actuellement favorisent plutôt l'entreprise qui est en place, les CFF, plutôt que de nouveaux entrants sur le marché", souligne Bernard Guillelmon. Le financement des CFF par l'Etat représente aussi un avantage par rapport aux entreprises qui doivent se financer sur les marchés, ce qui provoque "automatiquement" un prix plus élevé pour les privés.

"Pour créer une concurrence qui sera bénéfique à la clientèle, il faut que tous les opérateurs soient logés à la même enseigne", insiste le directeur du BLS. Une deuxième entreprise sur le marché pourrait apporter une autre façon de "gérer le service et d'aborder le client".

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Eric Butticaz

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Une concurrence sur la route

La concurrence que représentent les bus longue distance sur les autoroutes a un "certain nombre d'aspects positifs" pour Bernard Guillelmon. Elle permet notamment de voyager à des tarifs extrêmement réduits, "ce que nous ne savons pas faire". Cette concurrence n'est "pas énorme, puisqu'un bus, c'est 50 places, des dimensions relativement faibles par rapport à un train complet".

La question de base est de savoir quelle est la concession reçue: "en tant qu'entreprise de transport public, nous devons desservir des lignes entre 5 heures et 23 heures, alors que ces entreprises sont soumises à des règles différentes", explique le directeur du BLS. Si ces dernières n'exploitent que deux lignes aux heures de pointe, il est difficile de comparer avec une entreprise travaillant sur l'ensemble de la journée, avec des taux d'occupation variant de 100% aux heures de pointe à 20 à 30% dans les heures creuses.