Les deux mois de consultation supplémentaires que le ministre a accordé aux partis n'auront pas fait évoluer grand chose.
La consultation se termine à la fin du mois, mais les positions sont désormais connues. Le PS et le PRD ont déjà rendu leur copie. C'est non pour les socialistes, et oui pour les radicaux, qui soutiennent leur ministre sans enthousiasme.
L'UDC ne diffusera officiellement sa position que lundi prochain, mais une copie de sa décision obtenue par la RSR indique que ce sera non également. Enfin, la réponse du PDC est annoncée pour mercredi prochain, mais là aussi les dés semblent déjà jetés: les démocrates-chrétiens diront oui aux propositions de Pascal Couchepin, mais un oui du bout des lèvres.
La rente-pont divise
Le mécontentement se cristallise clairement autour d'une seule idée, celle de la rente-pont. Cette rente devrait permettre aux plus démunis de prendre leur retraite à 62 déjà, via un financement indépendant de l'AVS.
Le PS regrette que l'idée d'une flexibilisation de la retraite pour tous soit enterrée. L'UDC, quant à elle, estime que Pascal Couchepin ne va pas assez loin dans l'assainissement de l'AVS. Elle ne refuse pas la flexibilité, mais émet une condition: elle doit être favorisée également en sens inverse, c'est à dire que les gens doivent aussi être encouragés à travailler au-delà de 65 ans.
Enfin, PDC et radicaux estiment que les bénéficiaires de cette fameuse rente-pont sont mal définis et qu'il faudrait préciser le concept.
Les autres points du projet, à savoir l'augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes, le ralentissement de l'indexation des rentes et la suppression des rentes pour les veuves sans enfant semblent désormais acceptées. Seul le PS rechigne encore, et soutient l'initiative de l'Union Syndicale Suisse pour une AVS flexible dès 62 ans.
Désormais, la question se pose de savoir si le projet est encore viable.
RSR/Nicole Lamon