Trains bondés en deuxième classe avec une promiscuité et des places assises insuffisantes, alors qu'en première on peut se dégourdir les jambes dans un espace disponible à profusion: le mythe a la vie dure et les CFF l'entretiennent en refusant de communiquer les taux de remplissage des deux catégories de voyageurs.
"L'espace n'est pas un privilège pour les riches"
Pour Yvan Rime, co-président de la Jeunesse socialiste fribourgeoise, cela ne fait aucun doute: il y a plus de place en première et il faut que les CFF partagent mieux l'espace. "L'espace n'est clairement pas un privilège qui doit bénéficier seulement aux plus riches, à ceux qui peuvent se le permettre", estime-t-il. "Les transports publics (…) doivent bénéficier à la population en général et au plus grand nombre possible, pas seulement à ceux qui peuvent se le payer."
"Le droit d'avoir ce petit privilège"
Le conseiller national PDC Fabio Regazzi, membre de la commission des transports, estime aussi que les CFF pourraient faire un effort aux heures de pointe, mais il tient à la différence entre première et deuxième classe aussi au niveau de la place disponible. "Quelqu'un qui paie quelque chose de plus pour son abonnement a le droit d'avoir ce petit privilège. Même si en première classe aussi aux heures de pointe - surtout sur certaines lignes comme Zurich-Berne - on a vraiment de la peine à trouver de la place. Ce n'est donc pas automatique d'avoir toujours ce petit avantage."
Et le jeune socialiste Yvan Rime rêve de la fin de la première classe. "Je pense qu'à long terme ce serait souhaitable", ose-t-il. "Non seulement ces différences de prix et d'espace sont très délétères, mais c'est une barrière sociale. Cela créée un mur entre le gens, cela empêche les gens de se rencontrer."
De quoi remettre sur les rails ce débat de société, 62 ans après l'abandon de la 3e classe CFF en 1956.
Thibaut Schaller/oang