Le service de l'aide sociale de la commune de Kerns a fait savoir aux parents de la jeune élève de 16 ans que "les enfants de familles percevant l'aide sociale doivent suivre des études qui leur permettent de subvenir à leurs besoins aussi rapidement que possible."
Les autorités suggéraient dans la foulée à la jeune fille d'entreprendre un apprentissage plutôt que de suivre le gymnase. En cas de refus, sa famille risquait de se voir priver de 400 francs d'aide sociale par mois.
"Inacceptable de stigmatiser cette population"
L'affaire a suscité beaucoup de réactions en Suisse alémanique, mais aussi jusqu'en Suisse romande.
"Je crois qu'il ne faut en aucun cas prendre ce pli", souligne ainsi la conseillère nationale socialiste vaudoise Ada Marra. "On stigmatise cette population et c'est tout à fait inacceptable. Je rappelle que les enfants ne sont jamais responsables des histoires socio-économiques de migration ou autres des parents."
La décision de Kerns était légale
La décision de la commune de Kerns n'en est pas moins parfaitement légale. L'aide sociale est de la compétence des cantons et la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) émet des recommandations, qui cependant ne sont pas contraignantes.
Mais tous les cantons ou communes ne pratiquent pas la même politique que cette commune d'Obwald. Ainsi les autorités bernoises, interrogées par la presse alémanique, ou le canton de Vaud contacté par la RTS, indiquent qu'un jeune qui a le niveau pour entrer au gymnase y a droit, même si ses parents perçoivent l'aide sociale.
Séverine Ambrus/oang