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Pour freiner les coûts de la santé, des cantons poussent à opérer en ambulatoire

Pour réduire les coûts de la santé les opérations en ambulatoire devraient être privilégiées. L'idée ne fait pas l'unanimité.
Pour réduire les coûts de la santé les opérations en ambulatoire devraient être privilégiées. L'idée ne fait pas l'unanimité. / 19h30 / 3 min. / le 29 juillet 2018
Le Valais est le premier canton romand à lister les opérations à effectuer impérativement en ambulatoire. Objectif: freiner la hausse des coûts de la santé pour le canton. Un virage démarré outre-Sarine qui froisse les hôpitaux.

En ambulatoire, l'entier des frais est imputé à l'assurance maladie, alors qu'en stationnaire, 55% des frais sont pris en charge par les autorités cantonales.

Selon la conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten, "si la moitié des opérations de la liste s'effectue en ambulatoire, on estime que l'économie sera de 1 à 1,5 million de francs". Soit un potentiel d'économies de 90 millions à l'échelon national.

Un système tarifaire à deux vitesses

Démarré en Suisse alémanique, ce virage ambulatoire froisse pourtant de nombreux hôpitaux. En charge du service de chirurgie de l'hôpital d'Uster, dans le canton de Zurich, Vital Schreiber dénonce un système qui menace de faire plonger les hôpitaux dans les chiffres rouges.

"En Suisse, il y a peut-être 10% des hôpitaux qui arrivent à couvrir leurs frais en ambulatoire. Donc si 90% n'arrivent pas à couvrir leurs frais, je ne crois pas que ce soit seulement parce que les hôpitaux ne sont pas efficaces", affirme Vital Schreiber, dimanche au 19h30 de la RTS.

Le principal problème pointé du doigt est le système de tarification. Pour le même geste, le traitement d'une hernie inguinale est en moyenne facturé 2800 francs en ambulatoire, contre 5600 francs en stationnaire. L'incitation à privilégier le stationnaire est donc forte.

"Le chirurgien n'aurait aucun problème à privilégier la chirurgie ambulatoire, mais il faut que la rémunération soit la même, que le malade dorme à l'hôpital ou à la maison", souligne Vital Schreiber.

Pour un tarif commun

L'une des solutions préconisée serait l'instauration d'un tarif commun. Pour Frédéric Dubas, secrétaire général sortant de la Société suisse de chirurgie, il est impératif d'agir pour éviter que ce modèle ne provoque des dégâts collatéraux, notamment sur la formation: "On doit effectuer plus d'opérations pour arriver au même bénéfice pour les frais de fonctionnement des salles d'opération. Le résultat, c'est qu'il va falloir opérer plus vite. On ne pourra plus perdre de temps à enseigner les gestes à des jeunes chirurgiens en formation. C'est le risque."

Une liste de la Confédération en 2019

De plus en plus de cantons adoptent pourtant un tel système. Et dès l'an prochain, la Confédération imposera elle aussi une liste d'opérations à effectuer en ambulatoire. La Suisse comblerait ainsi son retard par rapport à l'Europe, selon la conseillère d'Etat valaisanne.

"Le Danemark ou les Pays-Bas ont un ratio de 50/50, tandis qu'en Suisse, pour la même opération, on a 20% d'opérations en ambulatoire et 80% en stationnaire", déplore Esther Waeber-Kalbermatten.

Adapté d'un sujet TV de Noémie Guignard /fme

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