Des soutiens de droite à l'initiative des Verts pour des aliments équitables

Le texte soumis au vote du peuple et des cantons demande à la Confédération de veiller à ce que les aliments vendus en Suisse soient produits de manière durable, dans le respect de l'environnement et dans des conditions de travail équitables.

Le 28 juin, une majorité des délégués de la section vaudoise de l'UDC a décidé de soutenir cette initiative, contre l'avis des élus fédéraux du parti et contre son président cantonal, le conseiller national Jacques Nicolet. Ce dernier rappelle que la position de l'UDC suisse est claire à ce sujet mais reconnaît que la question du gaspillage alimentaire "fait mouche" auprès des membres vaudois, qui "se sont profilés pour soutenir cette initiative."

Autre initiative plus menaçante pour l'agriculture

Jacques Nicolet estime cependant que l'UDC doit garder son énergie pour combattre une prochaine initiative, intitulée Pour une eau potable propre et une alimentation saine, "qui représente vraiment un danger important pour l'agriculture suisse", dit-il.

Les Verts peuvent d'ores et déjà se réjouir d'un autre soutien de poids, celui du conseiller national PDC saint-gallois Markus Ritter. "Le bien-être animal, les standards écologiques, la préservation de la forêt pluviale, mais aussi les conditions de travail et la protection des droits humains, sont autant d'éléments centraux selon moi lorsqu'on parle de commerce international de denrées alimentaires", explique-t-il.

Le monde paysan largement mobilisé derrière le texte

Celui qui est aussi président de l'Union suisse des paysans (USP) constate que de nombreuses associations comme l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales, Biosuisse, les associations agricoles romandes et de nombreuses structures à l'intérieur du monde paysan "s'engagent activement pour le succès de cette initiative". L'USP, elle, laisse la liberté de vote.

Reste à savoir si ces premiers soutiens bourgeois suffiront à donner une double majorité à cette initiative populaire qui, si elle devait être acceptée, pourrait passablement changer la composition de nos assiettes.

Stéphane Deleury/oang