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Supprimer les lits d'hôpitaux superflus en Suisse, une mesure qui divise

Coûts de la santé: 20-30% des lits d'hôpitaux sont inoccupés en Suisse
Coûts de la santé: 20-30% des lits d'hôpitaux sont inoccupés en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 30 juillet 2018
Le recours croissant aux soins en ambulatoire laisse place à des lits vides dans les hôpitaux suisses. Faudrait-il pour autant réduire leur nombre? La mesure divise les experts et directions d'établissements.

Entre 20 et 30% des lits d'hôpitaux seraient superflus en Suisse, estimait dans le Tages Anzeiger Christian Schär. Le président de la fédération des hôpitaux zurichois y préconise la suppression d'un lit d'hôpital sur quatre.

Felix Schneuwly, responsable des affaires publiques à Comparis.ch, va plus loin. Pour lui, il n'y a pas que les lits, mais aussi toute l'infrastructure des hôpitaux qui est surdimensionnée:

"On a de plus en plus de patients chroniques, qui n'ont pas besoin de soins aigus mais plutôt à long terme. D'un autre côté, il y a une tendance à faire les opérations en ambulatoire plutôt que stationnaire", explique-t-il dans le 19h30 lundi.

>> Lire aussi : Pour freiner les coûts, des cantons poussent à opérer en ambulatoire

Opposition des directions d'hôpitaux

Les directions des établissements romands ne partagent pas toutes ce point de vue. À Fribourg, réduire drastiquement le nombre de places ne serait pas une solution.

"Si on supprime des lits d'hôpitaux sans prendre des mesures en parallèle, comme pour la réadaptation ou les soins à domicile, le patient sera moins bien traité qu'aujourd'hui", s'inquiète Pierre Aeby, vice-président du Conseil d'administration de l'Hôpital cantonal fribourgeois. "On ne peut pas comme ça d'un jour à l'autre modifier notre culture de santé publique."

Une surcapacité temporaire

À Moutier, l'Hôpital du Jura bernois est typiquement l'un des établissements visés par ceux qui défendent une réduction des infrastructures. Pour son directeur Dominique Sartori, la surcapacité n'est que temporaire.

"Faisons attention à ne pas faire un trait trop vite sur ces lits, au vu du vieillissement de la population et de l'accroissement de maladies chroniques qui nécessitent des allers-retour dans les hôpitaux", met-il en garde.

Sujet TV: Valérie Gillioz

Adaptation web: Mouna Hussain

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