Des parlementaires tels que le président du PDC, Gerhard Pfister, Hans-Peter Portmann (PLR/ZH), son homologue zurichoise du PDC Kathy Riklin, et d’autres doutent de l’utilité de voir la Suisse accéder à cette instance onusienne.
"Y siéger, c'est conduire la neutralité de la Suisse à la cuisine du diable", déclare Gerhard Pfister dans le Tages Anzeiger. Comme les positions de la Suisse dans cette instance seraient débattues au Parlement, ceci augmenteraient les tensions internes, disent ces parlementaires PDC et PLR, qui rejoignent donc le camp de l'UDC sur ce dossier.
Incompatible avec la neutralité
Rien n’empêche la Suisse de siéger dans cette instance onusienne tout en maintenant sa neutralité, répète le Conseil fédéral depuis 2011, lorsqu'il a officiellement déposé la candidature helvétique à un des 10 sièges non permanents au Conseil de sécurité de l’ONU. Deux de ces sièges doivent se libérer vers 2022.
Pour rappel, la responsabilité de cette instance est de garantir le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Mais selon ses détracteurs en Suisse, le Conseil de sécurité valide aussi des interventions militaires ce qui est incompatible, selon eux, avec la neutralité.
Un avis que ne partage pas le conseiller national socialiste genevois Manuel Tornare. "Je ne pense pas que la neutralité de la Suisse soit menacée", a-t-il déclaré dans l'émission Forum. "Dans le débat onusien de paix et de sécurité, c'est important que la Suisse soit présente, et elle peut l'être en étant à l'intérieur et pas à l'exterieur."
Nouveau dossier chaud pour Ignazio Cassis
S’il n’est pas encore question d’exiger le retrait pur et simple de la candidature de la Suisse, ce dont rêve l’UDC, ces parlementaires veulent d’abord soumettre le nouveau conseiller fédéral en charge de ce dossier, Ignazio Cassis, à une batterie de questions pour tester son soutien au projet, porté par ses prédécesseurs Micheline Calmy-Rey et Didier Burkhalter.
Ces élus veulent aussi savoir si le Conseil fédéral compte soumettre cette candidature au Parlement, sachant qu'il n’y est pas contraint. Un nouveau dossier chaud pour le ministre PLR, dont le prochain rapport sur l'avancement de cette candidature est attendu pour cet automne.
Marc Menichini/lgr
Je ne pense pas que la neutralité soit menacée
la voix de la Suisse doit se faire entendre
dans le débat sur la sécurité faut être dans le débat et pas à l'extérieur