Initialement baptisé "pour la protection des glaciers", ce texte entend lutter contre le réchauffement climatique. Pour son lancement, une association sera créée le 25 août, tandis que la récolte des 100'000 signatures requises débutera en janvier prochain.
Agriculteurs, acteurs du tourisme, spécialistes du climat, ils sont tous concernés, voire touchés, par les dérèglements climatiques et prêts à user de l'arme de l'initiative populaire. "Le but est de mettre la politique suisse en matière de climat sur les rails. Une voie qui ne nous amène pas vers une catastrophe climatique", explique le journaliste et auteur zurichois Marcel Hänggi. Défenseur de l'environnement bien connu en Suisse alémanique, il est à l'origine de la démarche.
Les initiants préconisent une mesure drastique: la fin des énergies fossiles d'ici 2050. "L'essence, les huiles minérales, le charbon et le gaz naturels seront interdits." Et le journaliste de préciser: "Ces ressources énergétiques deviendront de plus en plus chères. Mais ça ne veut absolument pas dire que la vie sera plus chère, car il existe beaucoup d'énergies alternatives plus attractives. Nous pouvons aussi nous en sortir avec moins d'énergie."
"La Suisse pas le seul pays à faire des efforts"
Des exceptions sont aussi prévues, souligne Marcel Hänggi, mais rien de révolutionnaire. "Nous voulons uniquement mettre en oeuvre ce qui a été décidé de manière consensuelle par 196 pays à Paris en 2015. La Suède, par exemple, a décidé de réduire à zéro ses émissions d'ici 2045. Les Pays-Bas ont pour objectif une réduction de 95% à l'horizon 2050. La Suisse ne serait donc pas le seul pays à faire des efforts en la matière."
Membre du comité scientifique qui accompagne cette démarche citoyenne et professeur d'économie de l'environnement à l'EPFL, Philippe Thalmann admet que l'objectif des initiants est "ambitieux, mais nécessaire". Interrogé dans La Matinale, il rappelle qu'"il y a environ un siècle, le Parlement a décidé d'abandonner le charbon pour les chemins de fer. On rêverait d'un Parlement aussi courageux aujourd'hui."
L'initiative pour la protection du climat est d'ailleurs lancée aussi pour faire pression sur les parlementaires fédéraux, qui sont précisément en train de réviser la loi sur le CO2.
Pietro Bugnon/lgr