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"En Suisse, très peu de personnes utilisent le vélo pour aller travailler"

L'invité de la rédaction (vidéo) - Jean-François Steiert, conseiller d'Etat fribourgeois
L'invité de la rédaction (vidéo) - Jean-François Steiert, conseiller d'Etat fribourgeois / La Matinale / 10 min. / le 9 août 2018
Les Suisses décideront en septembre s'ils veulent ancrer la promotion du vélo dans la Constitution. Pour Jean-François Steiert (PS/FR), ex-président de Pro Vélo, il faut investir dans les infrastructures pour que les travailleurs passent de la voiture au vélo.

"On a en Suisse une part modale très basse de cyclistes. On a très peu de personnes qui utilisent le vélo pour aller travailler par rapport à des pays comme l'Allemagne ou le Danemark. Cela vient du fait qu'il y a assez peu d'infrastructures à disposition des gens qui souhaitent le faire", regrette le conseiller d'Etat socialiste fribourgeois Jean-François Steiert, invité jeudi de La Matinale de la RTS.

Il souligne qu'actuellement dans le pays, une personne sur deux fait moins de cinq kilomètres par jour pour aller au travail, et qu'une toute petite part d'entre elles le fait à vélo. "Mais 20% de ces gens disent dans des sondages que si on leur offre des infrastructures sûres, rapides et efficaces, ils prennent le vélo (...). Pour les faire passer de la voiture au vélo, on doit investir dans des infrastructures".

C'est à la suite de l'initiative lancée pendant la présidence de Jean-François Steiert à l'association Pro Vélo que les Suisses doivent voter le 23 septembre pour ancrer la promotion du vélo et des pistes cyclables dans la Constitution. Le texte de Pro Vélo avait été retiré au profit du contre-projet sur lequel le peuple se prononcera.

Des soutiens de tous bords politiques

Ce contre-projet n'est toutefois pas contraignant. Pour Jean-François Steiert, "cela ne change pas grand-chose" que l'on inscrive dans la Constitution "'la Confédération 'fait' ou 'peut faire' quelque chose." "Le Parlement doit, quoi qu'il advienne, faire une loi d'application", estime Jean-François Steiert. Il explique que "le projet de loi est déjà sur les rails" et que "des personnes de presque toutes les sensibilités politiques sont prêtes à le porter".

A ses yeux, "ce n'est pas seulement une question d'argent. En ce qui concerne les sommes, l'essentiel des responsabilités se trouve d'abord dans les cantons et partiellement dans les communes. Par contre, la Confédération s'engage dans le cadre des programmes d'agglomération pour développer des infrastructures cyclistes là où le nombre de personnes qui ont envie de changer de pratique est le plus important".

"De la voiture au vélo"

Jean-François Steiert insiste sur l'importance de favoriser la pratique du vélo "dans des espaces urbains qui vont toujours plus se densifier". "Le vélo est efficace sur des distances courtes. Il est bon pour la santé, et pour les collectivités publiques... Les infrastructures cyclistes sont moins coûteuses que celles pour l'automobile ou le transport public", ajoute-t-il.

"L'un n'exclut pas l'autre. Mais si vous réussissez à passer 10% de personnes qui utilisent soit les transports publics, soit une voiture pour aller au travail sur une courte distance et vous leur offrez quelque chose pour passer au vélo, vous économisez des montants relativement importants sur les autres infrastructures".

"Et chaque voiture qui n'est pas dans un bouchon parce que l'automobiliste a décidé de passer au vélo, c'est une voiture de moins qui bouchonne... et ça sert tous les autres", conclut Jean-François Steiert.

Propos recueillis par Coralie Claude

Adaptation web: Jessica Vial

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