Dans le document publié par le Département fédéral de justice et police, Groupe d'Etats contre la corruption (Greco) regrette que les autorités fédérales ne légifèrent pas pour rendre le système plus transparent. Car la situation en Suisse reste "largement insuffisante", estiment les experts de cet organe du Conseil de l'Europe.
Le Greco avait déjà fait six recommandations, dont l'introduction de règles comptables pour les partis et les comités de campagne ou l'obligation pour les candidats et les partis de communiquer tous les dons reçus.
Pas d'entrée en matière du Conseil fédéral
Mais le Conseil fédéral campe sur ses positions: le système suisse ne saurait être compatible avec une réglementation sur la transparence, estime-t-il, et les sommes brassées par le système de milice helvétique sont bien moins importantes que dans d'autres pays européens.
Les experts du Greco regrettent ce positionnement, mais saluent en revanche l'aboutissement de l'initiative populaire de gauche sur la transparence.
La procédure de non-conformité se poursuit donc contre la Suisse. Une rencontre de haut niveau entre le gouvernement helvétique et l'organe du Conseil de l'Europe reste prévue. La Suisse doit remettre d'ici mars 2019 un état d'avancement des travaux.
Stéphane Deleury/oang
Evolution positive dans les cantons
Si le Conseil fédéral campe sur ses positions en matière de transparence du financement des partis, les choses bougent dans certains cantons.
Schwyz et Fribourg ont accepté récemment des initiatives populaires sur la transparence - des décisions populaires saluées par le Greco.
Désormais, cinq cantons ont une législation en la matière. Cela montre que la demande d'une plus grande transparence du financement de la vie politique existe en Suisse, écrivent les auteurs du rapport.