L'arrêté fédéral sur les voies cyclables, soumis au peuple le 23 septembre, propose d'inscrire le vélo dans la Constitution et d'encourager la création d'un réseau de pistes cyclables au même titre que les chemins pédestres.
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Si l'on se penche sur la situation actuelle en Suisse, on constate que la bicyclette a la cote. Deux tiers des ménages possèdent au moins un vélo et cette popularité se traduit également dans les chiffres de vente, à un niveau élevé depuis des années.
Selon les statistiques fournies par Vélosuisse, près de 340'000 vélos ont été vendus l'an passé, un nombre en hausse de plus de 4% par rapport à l’année précédente.
Le vélo électrique a le vent en poupe
L’essor du marché concerne en particulier les vélos électriques, dont les ventes annuelles sont en augmentation constante depuis dix ans et ont atteint 90'000 pièces l'année dernière (+16% par rapport à 2016). A l’heure actuelle, près d’un quart des vélos achetés sont équipés d’une assistance électrique.
Si la part de ménages possédant un "e-bike" reste encore assez marginale, elle a triplé en cinq ans et atteignait 7% en 2015.
Le trafic cycliste en ville reste limité
Malgré le nombre élevé de bicyclettes, la part d'habitants qui circulent à vélo en ville n'excède pas la moyenne européenne. Elle se situe entre 5 et 15%, alors que le trafic cycliste dépasse 30% dans les villes néerlandaises, danoises et dans le nord de l’Allemagne.
Très loin derrière la voiture et les transports publics, le vélo ne représente actuellement que 2% de la distance moyenne parcourue chaque jour par un Suisse, soit un peu plus de 700 mètres sur près de 37 kilomètres.
Toutefois de nombreuses villes ont cherché ces dernières années à encourager l'usage de la petite reine, notamment en aménageant des infrastructures ou en mettant en place des systèmes de vélos en libre-service. Ces efforts semblent porter leurs fruits. Une étude portant sur les villes alémaniques de Bâle, Berne, Lucerne, Saint-Gall, Winterthour et Zurich indique que la part du trafic cycliste y a augmenté de 1 à 6 points entre 2010 et 2015.
Hausse du nombre de cyclistes victimes d'accidents
Si les Suisses sont actuellement peu enclins à utiliser le vélo en milieu urbain, c'est parce que ce mode de transport est perçu comme dangereux. La statistique des accidents le confirme: au kilomètre parcouru, un usager de la route a dix fois plus de risques d’avoir un accident mortel à vélo qu’en voiture.
Le trafic cycliste est le seul domaine dans lequel le nombre de personnes tuées et blessées dans un accident a augmenté ces dernières années, en raison notamment de la démocratisation des vélos électriques, dont certains peuvent rouler jusqu'à 45 km/h.
Réduction des embouteillages
Outre la question cruciale de l'amélioration de la sécurité des usagers, l’arrêté fédéral sur les voies cyclables vise la réduction des embouteillages.
En Suisse, plus de la moitié des trajets effectués en voiture sont en effet inférieurs à 5 kilomètres, ce qui équivaut à 15-20 minutes de vélo.
Si une partie des automobilistes troquaient le volant pour le guidon lors de tels déplacements, argue le Conseil fédéral, ils contribueraient déjà à désengorger les routes et les transports publics.
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Sujet TV: Cynthia Gani
Adaptation web: Pauline Turuban