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Début dans la discrétion des auditions du futur président de l'USS

L'Union syndicale suisse (USS) se cherche un nouveau président, après le départ annoncé de Paul Rechsteiner. [Keystone - Anthony Anex]
Les auditions du futur président de l'USS ont commencé dans la plus grande discrétion / La Matinale / 1 min. / le 24 août 2018
Quatre candidats sont en lice pour prendre la présidence de l'Union syndicale suisse. Le comité de sélection de l'USS fait passer ses auditions ces jours-ci dans la discrétion.

Tous les candidats qui participent à ces auditions sont du Parti socialiste. Le favori est le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard, qui n'a pas caché son intérêt, tout en mettant en avant son expérience syndicale pour faire face au plus grand défi à venir de l'USS: mettre fin à l'érosion de ses membres.

>> Lire aussi : Pierre-Yves Maillard se dit intéressé à diriger l’Union syndicale suisse

La conseillère nationale Marina Carobbio est aussi auditionnée. Femme, Tessinoise, elle est le genre de cheffe que beaucoup de syndicalistes recherchent, eux qui prônent l'égalité hommes-femmes. Mais elle fait face à un cruel conflit d'agenda: elle présidera le Conseil national l'an prochain, et les deux fonctions sont incompatibles. Il faudrait dès lors un long interim pour lui garder la place.

Les outsiders  

Deux autres conseillers nationaux ont également montré leur intérêt pour le poste. Le Valaisan Mathias Reynard est l'homme qui n'a rien à perdre. Son principal défaut: à seulement 30 ans, il semble très jeune pour diriger l'USS.

La dernière personne auditionnée sera Barbara Gysi. Mais après le Saint-Gallois Paul Rechsteiner à la tête de l'USS pendant 20 ans, la voie de la présidence semble ardue pour une autre Saint-Galloise.

Muriel Ballaman/lan

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Le poids de l'USS dans la politique suisse

Le principal atout de l'USS est sa force de blocage: pas un compromis en Suisse ne se fait sans l'aval de l'USS, sous peine de référendum. Son avis est incontournable mais elle a beaucoup plus de peine à imposer ses idées. Les initiatives portées par les syndicats, comme AVS+, les 6 semaines de vacances, sont balayées par le peuple.

L'USS a beaucoup moins d'influence politique en comparaison de son pendant de droite Economiesuisse. Pour Pierre Eichengerger, enseignant d'histoire sociale et économique à l'Université de Zurich, "en Suisse, on a très fortement l'idée que ce qui est bon pour les entreprises est bon pour tout le monde".

La Suisse n'a d'ailleurs jamais connu un gouvernement à majorité de gauche, qui aurait une oreille plus accueillante aux propositions des syndicats. Les idées d'Economiesuisse se retrouvent donc beaucoup plus fréquemment que celles des syndicats dans les décisions politiques.

L'USS perd également de plus en plus de membres. Sa capacité à mettre un terme à cette diminution des effectifs pourrait relancer son influence à l'avenir.

>> L'analyse de Muriel Ballaman dans La Matinale: