L'étude révèle qu'un tiers des frais médicaux est financé directement par les assurés eux-mêmes. Ainsi, en 2016, sur un total de 80 milliards de francs de dépenses de santé, les Suisses ont déboursé 24 milliards.
Depuis 2012, les frais couverts directement par les ménages ne cessent d’augmenter. Ces dépenses comportent notamment 5,5 milliards pour la prise en charge en EMS, 2,8 milliards chez le dentiste et 1,6 milliard pour les médicaments.
Des bénéfices qui augmentent
Alors que les recettes provenant des primes ont nettement augmenté pour les assurances complémentaires, les paiements liés aux sinistres n'ont que très peu progressé. En comparaison à 2008, les compagnies d'assurances ont ainsi empoché un bénéfice d’un demi-milliard de francs supplémentaire en 2016.
Sur cette période, les recettes des primes des assurés ont grimpé de 865 millions pour atteindre 6,6 milliards. Les remboursements de sinistres, en revanche, n'ont augmenté que de 353 millions à 4,7 milliards.
puga avec ats
Complémentaires lucratives pour les assureurs
Selon l'auteur de l'étude, l'économiste Pius Gyger, les besoins de la population vont bien au-delà des prestations couvertes par l'assurance maladie de base. De plus, la disposition des Suisses à payer pour des services de santé au-delà de cette offre est élevée.
Sur la somme déboursée par les citoyens, 20% sont en effet alloués aux prestations d'assurance complémentaire, très rentables pour les assureurs.
Mais selon Felix Schneuwly, expert chez Comparis, il est urgent que les assureurs fassent preuve d’innovation, sans quoi le marché des complémentaires risque de s'effondrer.
Plus de chiffres
En chiffres absolus, la Suisse arrive, avec les États-Unis, en tête du classement mondial des dépenses de santé privées par habitant.
Si l’on considère les chiffres relatifs de 40% de financement privé et de 60% de cotisations obligatoires, la Suisse se situe au même niveau qu’Israël, la Grèce et le Chili en termes de dépenses de santé. Chez nos voisins allemands et français, le financement privé est nettement moins important, avec à peine un peu plus de 15 % dans les deux cas.