En 2016, 14% de la population résidente suisse s'est rendue aux urgences hospitalières. Les Tessinois s'y rendent cinq fois plus souvent que les habitants du canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures, montre un rapport publié mardi par l'Observatoire suisse de la santé (OBSAN).
Les cantons latins squattent les premières places de ce classement inédit, basé sur des données ambulatoires de l'année 2016 récoltées par l'Office fédéral de la statistique. Vaud, Fribourg, Neuchâtel et le Jura suivent le Tessin dans le top-5 (voir graphique ci-dessous). Avec un taux de 222 recours aux urgences pour 1000 habitants, Genève est 7e, juste derrière Bâle-Ville (252).
Seuls le Valais et Berne figurent sous la moyenne suisse (197 pour 1000). Appenzell Rhodes-Intérieures présente le taux le plus bas (53/1000), derrière Zoug (117), Nidwald (117), Schwyz (121) et Uri (126).
Disparités cantonales
Comment expliquer ces disparités cantonales? "Dans les canton où les taux de recours sont les plus élevés, il y a vraisemblablement une prise en charge plus fréquente de cas plus légers", explique dans le 12h30 de la RTS Clémence Merçay, coordinatrice de l'enquête.
Interrogée sur les différences entre cantons latins et alémaniques, la cheffe de projet scientifique à l'OBSAN précise que la combinaison entre recours aux urgences des hôpitaux et recours au système de garde médicale peut représenter un premier élément de réponse. "Si on considère ensemble ces deux modes de recours, les différences intercantonales sont nettement amoindries", précise-t-elle dans le 12h45 de la RTS.
Premier panorama
Selon Clémence Merçay, la plus-value de cette étude est de distinguer les "consultations" des "patients": 22% des individus qui se rendaient aux urgences en 2016 y étaient en effet recensés plusieurs fois dans l'année. Souvent, il s'agit d'enfants en bas âge, car leur santé est plus fragile que celle des adultes d'une part, et, de l'autre, il est plus difficile pour les parents d'évaluer avec exactitude la gravité de la situation de leurs enfants.
Cette étude représente un premier panorama et n'a pas de point de comparaison à ce stade. L'évolution de ces chiffres au fil des ans permettra d'analyser le recours aux urgences plus finement.
rens