La Conférence des évêques suisses (CES) a présenté, lors de sa conférence de presse annuelle à Saint-Gall, les statistiques concernant le nombre d'abus sexuels qui lui ont été signalés entre 2010 et 2017. Et pour l'an dernier, ce chiffre est en forte hausse avec 65 cas dénoncés.
Faits le plus souvent prescrits
Or, après un pic initial de plus d'une centaine de signalements en 2010 - dans le contexte de l'appel de l'Eglise aux victimes pour qu'elles s'annoncent - les cas dénoncés s'étaient ensuite limités entre une dizaine et une vingtaine par année. Une part importante d'entre eux concernent des faits datant d'avant les années 1990 et sont donc prescrits.
Ils concernent majoritairement des enfants et des garçons adolescents, mais on compte aussi une part non négligeable d'hommes et des femmes adultes victimes d'abus au sein de l'Eglise. Ces faits vont du harcèlement aux atteintes sexuelles, voire au viol.
Les auteurs de ces abus sont très majoritairement des hommes - prêtres ou personnes occupant d'autres fonctions dans la vie de l'Eglise, comme des diacres par exemple.
Obligation de dénoncer les cas à la justice
Face à cette réalité des abus sexuels au sein de l'Eglise catholique en Suisse, les évêques ont confirmé mercredi leur volonté de durcir - dans leurs directives - l'obligation d'annoncer les cas à la justice. Ceux qui seraient poursuivis d'office dans le monde séculier seront à l'avenir systématiquement dénoncés.
En revanche, la CES n'a présenté aucune mesure portant sur la formation des prêtres.
Séverine Ambrus/oang