Ce premier paquet, inspiré des 38 mesures émises par un groupe d'experts internationaux, en appelle à la responsabilité de l'ensemble des acteurs de la santé, a indiqué le conseiller fédéral Alain Berset devant la presse.
Si tout le monde est d'accord pour dire que la santé est devenue trop chère en Suisse, personne ne veut lâcher ses prérogatives ni ses gains, a-t-il indiqué. Le président de la Confédération a lancé un appel aux différents acteurs du secteur de la santé afin qu'ils "prennent leurs responsabilités".
Projets-pilotes et coûts des génériques
Plusieurs mesures ont été présentées. Ce premier paquet prévoit la possibilité de mener des projets-pilotes novateurs qui exploreraient les pistes pour réduire les coûts même s'ils sortent de la loi sur l'assurance-maladie. Cela permettrait par exemple de tester le système d'un financement uniforme pour les soins stationnaires et ambulatoires ou de mener des essais dans le domaine des soins intégrés.
Alain Berset souhaite aussi agir sur le coût des médicaments. Les génériques en Suisse coûtent jusqu'à deux fois plus cher qu'à l'étranger, a rappelé le socialiste. Son objectif: définir un prix de référence pour une substance active et tous les génériques produits sur la base de cette substance. Ce prix serait le prix maximal remboursé par la LAMal.
Mais Interpharma se montre déjà critique face à cette proposition. En cas d'entrée en vigueur, la faîtière des entreprises pharmaceutiques en Suisse souhaite y mettre certaines conditions.
Première prise de température
D'autres mesures sont également en consultation, dont la mise en place d'une organisation tarifaire nationale pour remédier aux blocages. Un point qui pourrait ne pas plaire aux médecins qui tiennent à leur indépendance.
Le Conseil fédéral voudrait également obliger les fournisseurs de soins à envoyer une copie des factures des patients pour les contrôler.
Ces mesures ne seront pas toutes mises en oeuvre, vu qu'il s'agit d'une consultation prévue jusqu'au 14 décembre. Chaque acteur de la santé voudra avoir son mot à dire concernant l'option qui le concerne. En fin de compte, ce sera au Parlement de les valider ou non.
Le second volet sera mis en consultation d'ici la fin 2019.
Muriel Ballaman/rens/ats