Identifiée sous le prénom de Christelle, cette plaignante handicapée depuis un accident de voiture accuse le petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans de l'avoir violée en octobre 2009 dans sa chambre d'hôtel à Lyon.
"Cela a été une confrontation âpre, qui a balayé les 11 mois d'enquête", a déclaré à la RTS Eric Morain, l'avocat de cette quadragénaire. Christelle a notamment décrit lors d'une précédente audition une cicatrice arborée à l'aine par l'universitaire.
Demandes de libération refusées
De son côté, Emmanuel Marsigny, l'avocat du théologien suisse de 56 ans a dit que son client continuait à nier avoir eu des relations sexuelles avec Christelle et qu'il demandait toujours sa remise en liberté. "Je ne comprendrais pas qu'elle ne soit pas acceptée dans la mesure où il a été indiqué au mois de juillet que c'était l'absence de cette confrontation qui s'opposait à sa remise en liberté", a-t-il rapporté au micro de la RTS.
L'intellectuel est incarcéré en France depuis le 2 février et a vu jusqu'ici toutes ses demandes de libération rejetées bien qu'il souffre de sclérose en plaques.
Il est également mis en examen pour viol sur la personne d'une ex-salafiste, qui l'accuse de l'avoir agressée en marge d'un congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) en 2012. Tariq Ramadan est également visé par une plainte aux Etats-Unis et une autre en Suisse pour des faits similaires.
Instruction pénale à Genève
La plainte suisse a abouti à l'ouverture début septembre d'une instruction par le parquet de Genève, ce qui équivaut à une mise en examen, selon l'avocat de la plaignante.
Les faits dénoncés par sa cliente remontent à octobre 2008. La plaignante, une Suissesse convertie à l'islam depuis l'adolescence, avait une quarantaine d'années lors des faits.
Le procureur de Genève se rendra prochainement en France pour entendre Tariq Ramadan, détenu à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne).
>> Lire : "Tariq Ramadan n'a pas été mis en prévention en Suisse", dit son avocat
agences/hend